Troisième nuit de violences en France et plus de 600 interpellations
Radio-Canada
La France a passé une nouvelle nuit dans le chaos des violences urbaines de jeudi à vendredi, la troisième de suite après la mort d'un adolescent près de Paris, tué par un policier mis en examen et écroué depuis pour homicide volontaire.
Nahel, 17 ans, a été tué par un tir au thorax lors d'un contrôle routier mené par deux motards de la police, après un refus d'obtempérer à Nanterre, à l'ouest de Paris. En France, l'âge minimum pour conduire légalement est de 18 ans.
Selon une vidéo authentifiée par l'AFP, un des deux policiers le tenait en joue, puis a tiré à bout portant.
La mort de l'adolescent avait déjà entraîné deux nuits de violences en France, notamment en région parisienne, et le scénario se répète dans la nuit de jeudi à vendredi, malgré une marche blanche en journée que les autorités espéraient annonciatrice d'apaisement.
Vers 3 h, au moins 667 personnes avaient été interpellées au niveau national, selon l'entourage du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, dont l'essentiel est âgé de 14 à 18 ans ».
La mère de la victime, sur une camionnette, portant un tee-shirt Justice pour Nahel, avait ouvert la procession partie de Nanterre, qui a réuni 6200 personnes, selon une source policière. Elles se sont rendues sur les lieux du drame pour y observer une minute de silence.
Mais la manifestation s'est terminée dans la confusion, avec des heurts, des tirs de gaz lacrymogène et de fusées d'artifice, quelques feux et du mobilier urbain détruit. Au moins une banque a été saccagée et plusieurs voitures ont été incendiées, selon l'AFP.
Selon une note des renseignements citée par une source policière, les violences pourraient se généraliser au cours des prochaines nuits, marquées par des actions ciblées sur les forces de l'ordre et les symboles de l'État ou de la puissance publique.
À Pau notamment, un cocktail Molotov a été jeté sur le commissariat de police, a informé la préfecture du département.