Trois jours avec Jack : Kerouac, symbole de liberté
Radio-Canada
Inspirée par le passage de Jack Kerouac à Lévis en 1967, Evelyne Simard-Guay a fait du célèbre écrivain un personnage important de son premier roman, Trois jours avec Jack. La sortie du livre coïncide avec le 100e anniversaire de naissance de l’auteur de Sur la route.
Jeanne a un rêve : écrire. Mais être une femme en 1967, c’est souvent devoir ravaler ses aspirations. Et ne pas avoir un mot à dire sur sa propre maternité. La rencontre fortuite d’un écrivain franco-américain bouleversera le cours de son histoire.
La mère d’Evelyne Simard-Guay a toujours été une source d’inspiration pour l'écriture de sa fille. En parallèle, lorsque l'autrice, grande amatrice de l’oeuvre de Jack Kerouac, a appris que celui-ci avait passé trois jours dans sa ville natale, elle s'est dit un plus un fait deux. Je les ai fait se rencontrer.
Les deux protagonistes inspirés de personnes réelles deviennent, dans le roman, des personnages. L’aura de Jack Kerouac prend nécessairement beaucoup de place, mais ce n’est pas à propos de lui. C’est beaucoup un livre sur cette femme, sur ce qu’elle vit, ce qu’elle traverse.
Dans son écriture, elle souhaitait être fidèle à Jack, mais surtout à sa mère. Dans les années 1960, il y a beaucoup de femmes qui ne se sont pas réalisées. Ma mère est l’une d’elles, certainement, avoue l’autrice qui a l’impression d’avoir pu lui donner la parole dans ce livre.
Elle souligne à quel point la volonté d’avoir un enfant est souvent abordée en littérature alors que le contraire est plutôt rare. Trois jours avec Jack traite de cet enfant que la femme ne désire pas et qu’elle rejette.
L’écrivaine a lu toute l’oeuvre de Jack Kerouac.
« C’est un écrivain que j’ai dans la peau, pour avoir fait les mêmes trajets que lui, d’est en ouest. Quand je l’ai lu, j’étais ravie. Quel écrivain! »
Dans le roman, il a un symbole bien particulier. Je pense qu’il représente le rêve. Il représente ce qu’elle aurait voulu dans l’absolu, réfléchit à haute voix Evelyne Guay-Simard. Elle ajoute que le personnage de Jeanne aurait voulu être un homme, avec tous les privilèges que cela apportait, dont la liberté.