Trois fois rien et la carrière florissante d’Antoine Bertrand en France
Radio-Canada
Acclamé lors de sa présentation au Festival de l’Alpe d’Huez en janvier, le film franco-québécois Trois fois rien prend l’affiche vendredi au Québec. Antoine Bertrand, qui y interprète un itinérant du nom de Casquette, nous parle de sa carrière qui prend son envol de l’autre côté de l’Atlantique.
Trois fois rien est le cinquième film français dans lequel Antoine Bertrand joue, mais c’est la première fois qu’il incarne un premier rôle. La comédie dramatique suit l’histoire de Casquette, Brindille (Philippe Rebbot) et La Flèche (Côme Levin), trois hommes sans domicile fixe qui vivent au jour le jour dans le bois de Vincennes, à Paris.
Leur avenir semble soudainement bien plus rose lorsque le trio gagne un pactole au loto, mais encore faut-il qu’ils puissent encaisser l’argent, ce qui ne s’avèrera pas une mince affaire, puisqu’ils n’ont ni adresse, ni carte d’identité valide, et ni compte bancaire.
La comédie est signée par la réalisatrice française Nadège Loiseau, qui avait déjà travaillé avec le trio d’acteurs pour son film précédent, Le petit locataire (2016). On est tombés en amour les quatre ensemble pendant le premier film. Elle a écrit Trois fois rien pour nous, explique Antoine Bertrand.
L’acteur souligne le pari relevé par Nadège Loiseau de parler d’itinérance sous le voile de l’humour, sans pour autant tomber dans la maladresse.
C’est une comédie, mais on bascule aussi dans la vérité de ces gens-là, dans la tragédie de ce qu’ils vivent, toujours avec un regard assez ludique, un regard d’enfant. C’est toujours d’égal à égal, et parfois même on se met en dessous [des personnages], ce qui fait qu’ils deviennent magnifiques, explique-t-il.
Quand j’ai commencé à travailler le rôle, je me suis mis à regarder [les personnes itinérantes]. J’ai réalisé que ça faisait 44 ans que je regardais ailleurs [...], mais on est tous à deux ou trois mauvais moves d'être dans la rue.
Si l’acteur est de plus en plus sollicité en France, il affirme que cela ne découle pas nécessairement d’un plan de match établi à l’avance. Il n'a d'ailleurs pas d’agent dans l’Hexagone, confiant ses mandats à l’agente québécoise Micheline St-Laurent.
J’y vais un peu en dilettante. [...] Quand je fais mes affaires là-bas, je travaille aussi fort qu’ici, mais je n’ai pas l’ambition d’une carrière là-bas. Je sais que c’est ici que ça se passe pour moi, résume-t-il en faisant référence au Québec.