Trois élus enracinés dans la diversité
Radio-Canada
Les élections municipales de 2021 auront été celles de la jeunesse et des femmes, mais aussi celles de la diversité. Portrait de trois élus à Montréal, Longueuil et Repentigny qui font l’histoire chacun à leur façon.
C’est avec 150 $ en poche que la Congolaise Affine Lwalalika est arrivée au Canada en 2001, en revendiquant le statut de réfugiée. Vingt ans plus tard, la voilà conseillère municipale du district Parc-de-la-Cité, à Longueuil.
On m'a dit que je ne serais pas capable de déraciner le conseiller [Jacques Poitras] qui était là depuis près de 25 ans, se félicite celle qui habite l’arrondissement de Saint-Hubert depuis 11 ans.
Le 7 novembre, Affine Lwalalika, 39 ans, a été élue avec douze autres conseillers de la Coalition Longueuil, le parti de la mairesse Catherine Fournier. Un véritable raz-de-marée.
Dès son arrivée au Canada, Affine commence à travailler pour subvenir à ses besoins et à ceux de son jeune frère, avec qui elle a fui une République démocratique du Congo déchirée par la guerre. Puis, après sept ans au Mouvement Desjardins, elle décide de retourner aux études.
De son propre aveu, Affine aime les défis. Et c’est tout un défi qu’elle s’est lancé. Mère d’un jeune enfant et enceinte de son deuxième, elle termine son diplôme en droit tout en travaillant à temps plein. Je n’aime pas m’ennuyer, dit-elle, sourire en coin.
La politique lui est tombée dessus en 2015, quand elle a décidé de se présenter pour Forces et démocratie, un parti fédéral qui n’a existé que le temps d'une seule élection. Elle fait ensuite un saut à l'Assemblée nationale, en travaillant quelques mois pour la ministre de la Justice de l’époque, la libérale Stéphanie Vallée.
Mais jugeant la politique provinciale trop exigeante pour la vie familiale, elle se tourne du côté du municipal.
Sa première expérience en tant qu’adjointe de cabinet de l’ex-mairesse de Longueuil Sylvie Parent lui laisse toutefois un goût doux-amer. Elle démissionnera après quelques mois, lassée par les tiraillements partisans. Je suis très proche des gens, je me lance, car j'ai l'amour de mon arrondissement. Mais là, je n’y croyais plus, dit-elle.