
Travailleurs temporaires: de l'esclavage moderne au Canada, selon l’ONU
TVA Nouvelles
OTTAWA | Un nouveau rapport accablant de l’ONU juge que le Programme des travailleurs étrangers temporaires canadien peut constituer une forme contemporaine d’esclavage.
Les critiques du Rapporteur spécial de l’Organisation des Nations unies, Tomoya Obokata, visent particulièrement le travail des migrants dans l’agriculture.
Ces derniers sont souvent liés directement à un employeur par un permis de travail fermé, un des principaux facteurs qui peut engendrer «toutes sortes d’abus».
«Les employeurs peuvent avoir peu de raisons de garantir des conditions de travail décentes dans la mesure où les travailleurs ne disposent pas véritablement d’une solution de rechange», note M. Obokata.
Ces abus de pouvoir des employeurs peuvent prendre différentes formes comme la confiscation de salaires, des violences physiques, psychologiques ou verbales, des horaires de travail excessif, ou encore l’absence d’équipement de protection approprié sur les lieux de travail.
Des cas de harcèlement et d’exploitation sexuels ont même été notés chez des femmes venues ici pour travailler, écrit le rapporteur de l’ONU.
Même s’ils ont des droits syndicaux, des travailleurs temporaires ont été licenciés sur le champ pour avoir exercé ces droits, souligne M. Obokata.
Certains étaient aussi logés dans des conditions difficiles, dans lesquelles ils pouvaient être «20 à 30 personnes à partager les mêmes toilettes.»
Malgré ces lacunes, les inspections des autorités sont souvent inefficaces, critique le rapporteur, puisque 69% d’entre elles se font virtuellement.