Travailler auprès des plus vulnérables : plaidoyer pour une prime salariale permanente
Radio-Canada
Des travailleurs qui interviennent auprès de personnes vulnérables espèrent que la prime salariale temporaire offerte par le gouvernement du Nouveau-Brunswick depuis le début du confinement dans la province soit prolongée au-delà de la période prévue.
Il s’agit d’une prime de 3 $ l’heure offerte par exemple au personnel des foyers de soins spéciaux, des refuges, des banques alimentaires ou aux travailleurs de soutien à domicile, etc. et qui gagnent moins de 18 $ l’heure.
En annonçant la prime le 17 janvier, le ministère du Développement social a précisé qu’elle est offerte jusqu’au 14 mars. Il s’agit d’un investissement de huit millions de dollars. Le ministère estime que plus de 8000 travailleurs peuvent en bénéficier.
Nancy Benoît, préposée aux soins dans le Manoir H. D. Basque, un foyer de soins spéciaux à Tracadie, souhaite que la prime salariale devienne permanente. Elle exprime sa demande dans une lettre publique adressée au gouvernement du Nouveau-Brunswick.
La raison pourquoi j’ai écrit la lettre, c’est parce qu’avec le coût de la vie qu’on a aujourd’hui, tout coûte cher. Moi, quand j’ai commencé à travailler, je payais 80 $ pour mes assurances. Là, je paye 130 $ par mois. On a des paiements à faire comme tout le monde. On n’a pas d’assurance-maladie. Et 3 $, c’est vraiment juste [un plein d’essence] par semaine que ça nous paye. Ça paraît peut-être beaucoup à vos yeux, mais à nos yeux ce n’est vraiment pas grand-chose, explique Nancy Benoît.
La préposée aux soins donne un aperçu des tâches qu’elle effectue quotidiennement. Elle aide les résidents à déjeuner, à prendre leurs médicaments et leur bain. Mme Benoît fait aussi le ménage et désinfecte les lieux. Tout ce qui entre et qui sort depuis la pandémie, ça ne paraît peut-être pas, mais c’est beaucoup, beaucoup, de choses à désinfecter, souligne-t-elle.
« Je pense qu’il est pas mal temps qu’on soit reconnu. Je pense que 3 $, ce n’est même pas assez pour le travail qu’on fait. Veux, veux pas, on fait beaucoup de tâches, beaucoup de travail. Quand on arrive, on est épuisé. Je trouve qu’on mérite mieux que ça. »
Nancy Benoît attend une réponse du gouvernement à sa lettre.
Avec les renseignements du Téléjournal Acadie, d’ICI Acadie