
Transport aérien régional: près de 1 milliard $ de manque à gagner pour Québec
TVA Nouvelles
L’absence de concurrence dans le transport aérien régional priverait le gouvernement du Québec de 800 millions $ par année, selon une étude réalisée par l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) dont l’Agence QMI a obtenu copie.
L’étude indique que si les Québécois sont, toutes proportions gardées, tout aussi nombreux que les autres Canadiens à prendre des vols internationaux, la situation diffère complètement pour les vols inter-régionaux.
«Le Québec, depuis au moins 2010, c’est à peu près 8, 9, 10 % du nombre total de passagers qui transitent sur des vols intérieurs au Canada», alors que la province compte pour environ 23 % de la population du pays, a souligné Robert Laplante, directeur général de l’IREC et auteur principal de l’étude.
La raison principale de cette sous-utilisation relative du transport aérien inter-régional se trouve dans le prix des billets exigé par les transporteurs actuels, soutient le chercheur.
«Les Québécois paient, en moyenne, 180 % plus cher que les Ontariens pour les vols intérieurs», a observé Robert Laplante qui remarque par ailleurs qu’au-delà du prix des billets, la qualité du service de transport aérien présente d’importantes lacunes au Québec.
«Il y a un lien direct entre le prix des billets et le nombre de passagers, mais en plus, les vols sont sur des horaires qui, au niveau des horaires et des fréquences, ont de quoi décourager n’importe quel utilisateur», a insisté le directeur général de l’IREC.
Robert Laplante estime que le gouvernement du Québec doit faire mieux pour promouvoir le transport aérien entre les régions de la province. «Il faut faire entrer de nouveaux joueurs. C’est là que l’arrivée de TREQ [un projet de coopérative de transport régional qui promet des vols à bas prix entre les régions de la province et les grands centres] mérite d’être considérée», a-t-il dit.
«Le gouvernement ne peut pas continuer à dépenser des sommes importantes pour encourager l’établissement d’entreprises en région, en même temps qu’il les prive d’une desserte aérienne de qualité», a-t-il ajouté.
Si le gouvernement fédéral s’est impliqué à hauteur de 3,5 millions $ dans le financement de la coopérative de transport aérien régional TREQ, Québec se fait toujours attendre. Pour Robert Laplante, les acteurs actuellement présents sur le territoire québécois défendent des intérêts qui divergent de ceux des régions qu’elles desservent.