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Transferts d’aînés en CHSLD: Arruda n’avait pas été consulté par le ministère
TVA Nouvelles
Dès février, soit bien avant le déclenchement de l’état d’urgence sanitaire, la santé publique redoutait l’impact de la COVID-19 dans les CHSLD si le virus commençait à se transmettre dans la communauté.
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«Il y avait une pensée comme quoi ces milieux-là allaient être touchés», a révélé le directeur national de la santé publique, le Dr Horacio Arruda, au deuxième jour de son témoignage à l’enquête publique de la coroner Géhane Kamel sur les décès en CHSLD lors de la première vague.
«J’ai vraiment un malaise», a d’ailleurs indiqué cette dernière au sujet de cette information qu’elle a qualifiée de «troublante». À l’époque, les milieux de soins, tels les CHSLD, étaient beaucoup moins préparés à l’arrivée de la pandémie que les hôpitaux, a rappelée la coroner Kamel.
Compte tenu de la situation d’alors en Italie, où les hôpitaux débordaient, la priorité a été donnée «à la réorganisation des soins», a admis le Dr Horacio Arruda. «Mais dans les faits, il y a peut-être eu certains enjeux avec la gestion des milieux de soins qui auraient dû être là», a-t-il ajouté.
Le scientifique a ensuite été interrogé par l’avocat Patrick Martin-Ménard à savoir si les CHSLD étaient «l’angle mort» du gouvernement. «Ça dépend de ce que vous dites par angle mort. On savait que le risque allait être là», a répondu le Dr Arruda.
Il a également précisé ne pas avoir été consulté par rapport à la décision de Québec de transférer des centaines d’aînés des hôpitaux vers les CHSLD, au tout début de la pandémie, afin de libérer des lits pour accueillir la vague de malades anticipée.