Transat aura besoin d’un autre coup de pouce financier d’Ottawa
Radio-Canada
Frappée par le variant Omicron qui a retardé la reprise du tourisme, Transat a besoin d'obtenir plus d'argent de la part du gouvernement fédéral, tandis que la hausse subite du prix du pétrole représente un autre vent de face qui souffle sur le transporteur aérien.
La société montréalaise a entamé des discussions avec le gouvernement fédéral afin d'obtenir du financement complémentaire tandis qu'elle pourrait continuer à opérer à perte d'ici l'été, a dit la présidente et cheffe de la direction, Annick Guérard, lors d'un appel visant à discuter des résultats du premier trimestre. Elle affirme que le gouvernement semblait très à l'écoute.
Transat a déjà obtenu certains assouplissements de la part du fédéral. Certaines échéances dans le cadre du Crédit d'urgence pour les grands employeurs (CUGE) ont été reportées. La société a également obtenu 43,3 millions de dollars en financement supplémentaire.
Au 31 janvier, la société avait utilisé 790 des 820 millions du financement maximal qu'elle pouvait obtenir de la part de ses créanciers. Elle disposait de 343,1 millions en liquidités, toujours à la fin janvier.
Le variant Omicron est venu chambouler les prévisions de la direction, qui espérait une reprise progressive du tourisme, a expliqué Patrick Bui, le chef des finances. Il a souligné que les annulations ont excédé les réservations à la fin du mois de décembre et pendant une bonne partie du mois de janvier.
L'entreprise a ainsi dévoilé des résultats financiers inférieurs aux attentes des analystes pour le premier trimestre de son exercice 2022 (terminé le 31 janvier). Elle a enregistré une perte d'exploitation de 73,8 millions de dollars, comparativement à une perte de 98 millions de dollars au cours de la période comparable.
Les revenus, pour leur part, ont bondi de 382,9 % pour atteindre 202,4 millions, une augmentation de 160,5 millions, par rapport à 2021. Comparés à 2019, soit avant la pandémie, les revenus sont inférieurs de 68,7 %.
La perte ajustée par action était de 2,53 $, contre 2,89 $ l'an dernier. Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient une perte de 2,38 $, selon les données de la firme Refinitiv.
Les réservations seraient toutefois revenues dans un cycle de reprise depuis février, constate Mme Guérard. Jusqu'à maintenant, l'incertitude géopolitique liée à l'invasion russe en Ukraine ne semble pas avoir fait dérailler la reprise graduelle de l'industrie, rapporte-t-elle.