
Traité de Petapan : « Québec attend qu’il y ait une crise »
Radio-Canada
Malgré les engagements du gouvernement Legault à signer une entente avec les Innus le 31 mars dernier et une semaine après la sortie publique effectuée conjointement par les chefs innus et Ottawa jeudi dernier, c'est toujours « le silence total du côté du Québec ». « Et là, on est en train de perdre patience », exprime Gilbert Dominique, le chef de Mashteuiatsh, au Lac-Saint-Jean.
L'entente en négociation depuis 40 ans est censée mener au premier traité signé entre une nation autochtone et le gouvernement du Québec depuis la convention de la Baie-James en 1973.
Contrairement à celle-ci, la nouvelle entente ne supprimerait pas les droits des Innus sur leur territoire ancestral, le Nitassinan, mais les renforcerait en les clarifiant.
Elle contiendrait également d'importantes quittances pour dommages passés. Ces montants sont pris en compte dans la négociation de Petapan et sont censés être assumés principalement par le gouvernement fédéral, avec une participation de Québec. Or, si le traité n'est pas signé, le poids de ces sommes pourrait retomber sur les entreprises.
Il n'est plus question de voir les ressources du Nitassinan être exploitées sans que nous ayons notre mot à dire, explique Gilbert Dominique, en entrevue avec Espaces autochtones.
« On dirait que Québec a encore l'impression que, s'ils ne signent pas d'entente, on va laisser aller les choses sans rien faire. On n'en est plus là. »
Dans les dernières années, plusieurs partenariats ont été signés par la communauté innue de Mashteuiatsh, tant avec des entreprises de différents secteurs qu'avec des acteurs régionaux.
On parle de très grandes entreprises qui sont dans la région, telles que Rio Tinto Alcan ou Produits forestiers Résolu avec qui nous entretenons de très bonnes relations présentement, explique Gilbert Dominique.
Ces ententes stipulent que les Innus auront des redevances face à l'exploitation des ressources de leurs territoires ancestraux, et qu'ils seront adéquatement consultés par rapport aux projets de développement. Toutefois, elles ne prévoient aucune quittance pour dommage passé.