Tragédie sur Dufferin-Montmorency: témoignage empreint de remords d’Éric Légaré
TVA Nouvelles
«Par mon geste, j’ai complètement bouleversé vos vies et détruit une part importante de celles-ci.» C’est dans ces mots lourds de sens et destinés aux familles de ses quatre victimes que le chauffard Éric Légaré s’est adressé au Tribunal mercredi, dans une salle chargée d’émotions.
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«Je tiens à m’excuser et exprimer que je m’en veux énormément pour la souffrance et la douleur que je vous ai occasionnées.»
Ces mots sont ceux d’un homme qui est apparu rongé par l’image des quatre victimes innocentes qu’il a tuées en prenant le volant en état d’ébriété le 2 septembre 2021, sur l’autoroute Dufferin-Montmorency.
Lors de son témoignage, Éric Légaré a confié qu'il a vécu difficilement l’isolement provoqué par la pandémie. Privé de ses activités, notamment l’escalade, la spéléologie et le canyonisme, et de son cercle social lié à celles-ci, l’homme de 44 ans s’est réfugié dans la consommation de cannabis. Et dans une moindre mesure d’alcool, a-t-il reconnu mercredi, lors des représentations sur sa peine.
«Je regrette sincèrement de ne pas avoir pris conscience à temps que mes [habitudes] changeaient et m’entraînaient vers cette catastrophe», a raconté celui qui a affirmé pouvoir fumer jusqu’à quatre ou cinq joints par soir et aller boire au restaurant une fois par semaine dans les mois précédant le jour fatidique.
Sur le jour de l’accident lui-même, Légaré a dit être plongé dans l’incompréhension quant à ses comportements.
S’il avait l’habitude d’aller dîner au restaurant et d’y prendre un ou deux verres de vin, il a assuré qu'il ne comprenait pas ce qui l’avait poussé à continuer jusqu’à sept verres, en plus de trois shooters cet après-midi-là. En fait, il se rappelle avoir discuté avec un groupe, s’être fait payer un verre, avoir pris un shooter, et puis plus rien. Ce sont les vidéos des caméras de surveillance qui l’ont filmé dans les instants avant l’impact qui lui ont montré l’horreur.