Tragédie de Lac-Mégantic : Tom Harding confirme avoir violé des règles de sécurité
Radio-Canada
Le conducteur du train ayant déraillé le 5 juillet 2013 à Lac-Mégantic n'avait pas appliqué suffisamment de freins pour sécuriser son convoi. Même s’il considère que son train était sécuritaire lorsqu’il l’a laissé en haut de la pente à Nantes, Thomas Harding a reconnu avoir violé certaines règles lors de son témoignage au procès civil du Canadien Pacifique à Sherbrooke.
Le nombre insuffisant de freins à main a fait en sorte que le train s’est mis en marche, sans conducteur.
Lors de son interrogatoire, en matinée, Thomas Harding avait pourtant répété avoir appliqué la règle pour un train laissé dans une pente. En lisant les règles du CPCanadien Pacifique devant le tribunal, il avait mentionné les avoir suivies.
Il s'est toutefois rétracté lors de son contre-interrogatoire. Me Guy Pratte a exhibé diverses règles de la Montreal, Maine & Atlantic (MMA), dont les instructions de sécurité de la compagnie ferroviaire. Il a démontré qu’un minimum de 9 freins à main devaient être appliqués dans le cas d’un convoi de 73 wagons avec 5 locomotives.
J’en ai appliqué sept, a confirmé Thomas Harding, en reconnaissant qu’il n’avait pas appliqué le minimum requis, et que seuls les freins à main, et non ceux à air, permettaient de sécuriser un convoi sur une voie principale.
Vous avez violé les règles de base en matière de sécurité, a affirmé Me Pratte, ce à quoi Thomas Harding a acquiescé. Il a aussi reconnu ne pas avoir fait le test de sécurité avant de laisser son convoi sans surveillance quelques heures avant la tragédie.
Il a également admis ne pas avoir donné les informations exactes dans sa déclaration faite à la Sûreté du Québec au lendemain de la tragédie. Il avait alors affirmé aux policiers qu'il avait appliqué la règle du 10 % plus deux, qui équivalait à mettre neuf freins à main, et qu'il avait fait les tests de sécurité.