Tout quitter au Canada pour aller défendre l'Ukraine
TVA Nouvelles
«Quel serait le sens de ma vie si je restais ici?» En quelques semaines, Vartan Davtian, canado-ukrainien, a liquidé quatorze années de vie au Canada pour rentrer en Europe et défendre le pays qui l'a vu grandir.
Mercredi matin, ils sont une poignée à l'accompagner pour ses adieux à l'aéroport de Winnipeg, dans le centre du Canada. Avec lui, 13 bagages surdimensionnés, tous pleins à craquer et recouverts de rubans jaune et bleu, les couleurs de l'Ukraine.
Mettre sa vie sur pause, ne pas rester les bras croisés quand les bombes tombent sur son pays, où vit encore toute sa famille, cela lui a semblé une évidence.
«C'est incroyable ce que fait la Russie, incroyable que les autres pays regardent ce qui se passe sans rien faire. Toute cette situation est incroyable», raconte à l'AFP l'homme de 37 ans, t-shirt kaki sur le dos et croix autour du cou.
Pour cet homme né en Arménie, qui a passé toute sa jeunesse en Ukraine avant d'immigrer au Canada en 2008 après ses études, la vie a basculé. Il a quitté son emploi dans le secteur pétrolier quelques jours après l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe le 24 février.
«Je pourrais regarder tout ça sans intervenir, mais qu'est-ce que cela m'apporterait? Quel est le sens de ma vie?» explique Vartan, admettant ressentir une grande culpabilité d'être en sécurité sur le sol canadien alors que sa sœur, ses nièces, ses cousins, ses parents et amis vivent dans un pays en guerre.
«Je n'ai jamais vraiment combattu, mais quand je vois ce qui se passe aux informations, je ne vais pas hésiter», dit celui qui a espéré, au départ, que le cauchemar de l'invasion russe soit une fausse nouvelle. Vartan, qui parle ukrainien et russe, dit avoir encore du mal à réaliser.
La première étape de son long périple en Europe, pour lui qui n'est pas rentré depuis environ trois ans à cause de la pandémie de COVID, sera Varsovie, en Pologne. De là, il compte traverser la frontière pour gagner l'Ukraine.
Dans ses bagages, des kilos de provisions amassées par des membres de la communauté ukrainienne de sa région ces derniers jours: du matériel médical, des drones, des piles ou encore des articles pour bébé.