Tout cet alcool est-il vraiment québécois: plusieurs producteurs de spiritueux ne distillent ni profits ni produits d’ici
Le Journal de Montréal
Ils étaient deux, ils sont maintenant 70: les producteurs de gin et de spiritueux ont poussé comme des champignons au Québec depuis 10 ans. La plupart ne distillent pourtant ni profits ni produits d’ici. Comment est-ce possible?
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Gin St. Laurent. Romeo’s gin. Le KM12. Les Herbes Folles. Le Ungava. Le Radoune. Le Cirka. Le Menaud.
Toutes des bouteilles québécoises, non? Pas tant, en fait, même si elles sont toutes marquées d’une fleur de lys et qu’elles viennent du pied des Monts-Valin ou du bord du fleuve.
C’est Marcel Mailhot qui vous le dit. L’agriculteur bio de Saint-Jacques, dans Lanaudière, transforme son grain en alcool neutre (GNS) depuis 2019.
«Presque personne fait ça, du grain à la bouteille», lance avec fierté le papa de la distillerie Le Grand Dérangement, qui se targue de faire un «vrai» produit local.
Menaud, dans Charlevoix, ou La Société Secrète, près de Percé, sont 2 des 7 autres distilleries sur 70 qui le font aussi.
Ce GNS «made in Québec» vaut quatre fois le prix de celui que ses concurrents achètent en Ontario, estime le fermier de 62 ans, qui «roule à perte depuis trois ans».
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.