
Tournoi pee-wee : Sean Bérubé, donner au suivant 30 ans plus tard
Radio-Canada
L’homme derrière la venue de l’équipe de réfugiés ukrainiens au Tournoi pee-wee de Québec pourra enfin souffler, samedi, lorsque les jeunes hockeyeurs fouleront la glace du Centre Vidéotron pour leur premier match. Sean Bérubé a mis des mois à orchestrer ce moment, mais il faut remonter à beaucoup plus loin pour avoir toute l’histoire : au Tournoi pee-wee de 1993.
Demain, ça va être le moment où je vais vraiment savourer. Je veux aller au bord de la glace et les voir sourire devant tous ces gens, lance le résident de Saint-Gabriel-de-Valcartier au sujet des joueurs avec qui il a pris l’avion de Bucarest, il y a une dizaine de jours.
Bérubé a travaillé pendant des mois afin de les réunir en Roumanie et leur obtenir des visas à temps pour le tournoi. Il a déboursé plusieurs dizaines de milliers de dollars de sa poche pour couvrir les frais de déplacement et acheter des équipements neufs. Il l’admet sans chercher de reconnaissance particulière.
Sa récompense sera d’assister au match de samedi, où quelque 18 000 spectateurs vêtus de blancs sont attendus pour encourager l’équipe ukrainienne face aux petits Bruins de Boston.
C’est justement grâce au Tournoi pee-wee de Québec, il y a 30 ans, que Sean Bérubé a développé un lien si fort avec l’Ukraine. C'est ce qui lui a permis d'aller jouer au hockey à Kiev. C'est la raison pour laquelle il ne pouvait dire non lorsqu'un ancien coéquipier lui a demandé son aide pour rassembler une équipe pee-wee en temps de guerre et l’amener à Québec.
Il y a 30 ans, le hockey ne ressemblait pas à aujourd’hui. Il y avait de grosses différences entre le style de jeu nord-américain et le style de jeu soviétique. Et moi, quand j’avais douze ans, je rêvais de jouer pour l’armée rouge , lance celui qui a grandi à Québec.
À l’époque, Bérubé rêvait également de jouer au Tournoi pee-wee de Québec, mais en 1993, son équipe de Loretteville avait été incapable de se qualifier. J’étais bien déçu et pour me consoler, mes parents ont décidé d’héberger des joueurs d’une équipe de Kiev qui participait au tournoi. On est devenus amis et leur entraîneur, pour être gentil, m’a invité à pratiquer avec eux.
Au moment de repartir à la maison, le même entraîneur a proposé au jeune Québécois de venir jouer avec l’équipe à Kiev la saison suivante. Il pourrait l’héberger. Et c’est ainsi que Sean Bérubé, de 14 à 16 ans, a joué trois saisons de hockey mineur en Ukraine.
J’allais-là de septembre à décembre. Je revenais à Québec pour faire mes examens, puis je repartais jusqu’à la fin de la saison. J’ai appris à parler russe dans le vestiaire de hockey.