The Porter, un bout de l’histoire de la communauté noire canadienne à l’écran
Radio-Canada
L’équipe de la série The Porter, diffusée dès lundi soir sur les ondes de CBC, espère, avec cette nouvelle production, rendre plus visible l’histoire des personnes noires du Canada et leur contribution à ce que le pays est devenu aujourd'hui.
La série suit l’histoire des porteurs noirs du quartier de la Petite-Bourgogne à Montréal, à l’époque de la prohibition dans les années 1920. Le travail de cette main-d'œuvre, largement composée d’hommes noirs, consistait à porter les bagages et de pourvoir aux besoins de la clientèle - principalement blanche - des entreprises ferroviaires de la métropole.
Lorsqu’une personne achetait un billet [de train], elle pouvait presque se dire "Ok, je vais être dans un palais sur roues et j’aurais mon propre esclave", affirme Arnold Pinnock, créateur et vedette de la série. Et je ne pourrais pas être plus fier de pouvoir montrer la perspective du porteur.
La série suit aussi les efforts déployés par les porteurs pour améliorer leur sort; des initiatives qui ont mené à la création du premier syndicat noir d’Amérique du Nord - le Brotherhood of Sleeping Car Porters - en plus de contribuer à la mise sur pied d’un mouvement de défense des droits civiques et d’une classe moyenne noire.
Malgré l’importance de ces accomplissements, la grande majorité des acteurs et des actrices de la série n'avait jamais entendu parler de cette histoire avant de s’impliquer dans le projet, malgré le fait que la distribution soit presque entièrement noire.
Selon l’autrice et productrice Annmarie Morais, c’est entre autres parce que la télévision canadienne n’a jamais abordé la question.
L’histoire des personnes noires au Canada n’est pas enseignée et racontée, et elle n’a pas la place qu’elle devrait avoir dans la reconnaissance des accomplissements historiques de notre pays, a expliqué Morais.
Bien que l’histoire des personnes noires commence à faire son chemin dans les écoles, tant la distribution de The Porter que des spécialistes en histoire croient que l’industrie du divertissement a beaucoup de rattrapage à faire.
Charmaine Nelson, doctorante et professeure en histoire de l’art, ainsi que titulaire d’une chaire de recherche du Canada, affirme que sans représentation substantielle, la reconnaissance des personnes noires du Canada est mise de côté.