Thalidomide: des victimes reconnues attendent leurs indemnités depuis des mois
TVA Nouvelles
Des victimes reconnues de la Thalidomide, un médicament qui était prescrit aux femmes enceintes pour combattre les nausées, mais qui causait aussi des malformations aux bébés, attendent toujours les indemnisations auxquelles elles ont droit.
À 73 ans, Pierre Cabana pensait enfin pouvoir tourner une page de son histoire. Il a été reconnu comme étant une victime de la Thalidomide, ce qui le rend admissible au programme d’indemnisation d’Ottawa.
Le Thetfordois, né sans pieds ni mains, se bat depuis 5 ans pour atteindre cet objectif. Au début de ses démarches, il remplissait tous les critères pour être indemnisé sauf un: il est né avant que Santé Canada n'approuve le médicament. Toutefois, à son grand soulagement, en avril 2024, les critères d’admission ont changé.
«Je suis reconnu comme une victime de la Thalidomide, je pensais que deux semaines ou trois semaines après le jugement, je serais payé», a-t-il dit. Toutefois, deux mois se sont écoulés et il n’a toujours pas vu la couleur de son argent. «Il y a des gens qui attendent ça fait 14 mois, réveillez-vous le gouvernement», a-t-il lancé.
Richard Nantel est lui aussi une victime du médicament. Sept ans après avoir débuté ses démarches, il a enfin pu soumettre son dossier. Il attend maintenant sa prestation, depuis une demi-année.
«Le premier du mois, j'envoie un courriel, on me répond toujours la même chose, que je suis dans la liste d'attente. Mais pourquoi, c'est long de même?», s’est demandé M. Nantel.
Le programme fédéral est exécuté par ÉPIQ. Les deux hommes dénoncent le manque de communication avec le fournisseur indépendant.
«Je dis toujours, ce n’est pas compliqué, j'ai l'impression qu'ÉPIQ attend qu'on décède», a mentionné M. Nantel.
«On nous dit, au gouvernement, qu’ils ne peuvent pas rien dire à ÉPIQ... Ça ne se peut pas là», a ajouté l’autre homme.