Tente du square Cabot : une responsabilité imposée aux Autochtones
Radio-Canada
Parmi les personnes itinérantes qui fréquentent la tente Raphaël André, au square Cabot, à Montréal, la majorité ne sont pas des Autochtones. Pourtant, la quête de financement pour ce refuge de nuit qui offre nourriture et abri à ceux qui en ont besoin, quelle que soit leur situation, repose presque exclusivement sur un regroupement d’Autochtones.
La Ville de Montréal octroie un support financier minimal à ceux qui œuvrent à l'obtention de fonds pour préserver les services de la tente Raphaël André et ce, depuis le début de la mise en place des services en février dernier.
La Ville requiert que le regroupement d'Autochtones solidaires et réunis depuis la mort tragique de Raphaël Napa André trouve lui-même le financement pour tous les services offerts aux usagers de la tente.
Il en coûte 100 000 $ par mois pour les opérations quotidiennes de la tente qui compte 22 employés rappelle Nakuset, gestionnaire de la tente, qui est aussi directrice du Foyer des femmes autochtones de Montréal et présidente de Resilience Montreal.
« Nous travaillons très forts pour trouver du financement. Je suis très sollicitée. Je suis fatiguée. »
À ce jour, la Ville de Montréal a financé l'Installation de la tente, le chauffage ou l'air climatisé, selon la saison de l'année, confirme Josefina Blanco, responsable de la diversité, de l'inclusion sociale, de l'itinérance et de l'accessibilité universelle au comité exécutif de la Ville de Montréal.
À ce jour, Ian Lafrenière, ministre responsable des Affaires autochtones du Québec, n’a octroyé qu’un montant de 120 000 $ lors de la création de la tente du square Cabot. Ce qui correspond à environ sept semaines d'utilisation de la tente en neuf mois et demi de services offerts.
Statistiques à l'appui, Nakuset affirme que la tente Raphaël, qu’elle appelle Night Shelter, créée et financée par les Autochtones depuis plus de neuf mois, profite davantage aux allochtones. Une affirmation confirmée par Alexandra Ambroise, la responsable des opérations de la tente, qui travaille sur le terrain avec l'équipe des 22 employés sous sa charge.
C'est aussi ce qu'a constaté Jean-Charles Piétacho, le chef de la communauté innue de Ekuanitshit, sur la Basse-Côte-Nord, responsable et porte-parole des dossiers urbains de la cellule innue, un regroupement de chefs innus. J'y suis allé et j'ai rencontré entre autres, des sud-américains, dont une femme médecin qui vivait avec un savoir non valorisé.