Tensions Russie-États-Unis : Gorbatchev dénonce l’arrogance américaine
Radio-Canada
La crise russo-occidentale actuelle trouve son origine dans l'« arrogance » américaine après la chute de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), a jugé vendredi son dernier dirigeant, Mikhaïl Gorbatchev, à la veille du trentième anniversaire de sa démission, fin formelle de l'Union soviétique.
Ça leur est monté à la tête, l'arrogance, l'autosatisfaction, ils se sont proclamés vainqueurs dans la guerre froide alors qu'on avait ensemble sauvé le monde de la confrontation, a-t-il fustigé.
Comment peut-on espérer des relations d'équité avec les États-Unis, avec l'Occident dans cette situation?, a jugé M. Gorbatchev, 90 ans, à l'agence de presse RIA Novosti, dénonçant le triomphalisme de Washington.
Selon lui, le camp occidental voulait bâtir un nouvel empire, c'est là qu'est née l'idée de l'élargissement de l'Organisation du traité de l'Atlantique nordOTAN.
L'élargissement de l'Alliance atlantique à des pays de l'ex-bloc de l'Est dès les années 1990 est, selon Vladimir Poutine, la cause profonde de la crise russo-occidentale, car, pour le Kremlin, l'Organisation du traité de l'Atlantique nordOTAN est la principale menace à sa sécurité stratégique.
Le président russe a réclamé ce mois-ci aux États-Unis et à ses alliés de signer des traités interdisant notamment tout élargissement futur de l'Alliance ainsi que toute coopération militaire dans ce que la Russie considère comme sa zone d'influence.
Washington, qui juge nombre de ces revendications comme inacceptables, a néanmoins accepté des pourparlers en janvier pour permettre une désescalade, les Occidentaux craignant que Moscou lance une invasion de l'Ukraine, ex-république soviétique qui ambitionne de rejoindre l'Organisation du traité de l'Atlantique nordOTAN.
Cette semaine, M. Poutine a jugé positives les premières réactions américaines aux exigences russes, mais il a aussi dit préparer des mesures militaires et techniques pour répondre à la menace occidentale.
M. Gorbatchev a salué les pourparlers prévus en janvier.