
Tannées de ne pas se battre à armes égales avec Amazon
Le Journal de Montréal
Alors qu’Amazon sourit en voyant ses ventes records de 12 milliards $ US du Prime Day, des petits commerçants d’ici demandent aux gouvernements d’agir d’urgence pour que les géants paient leur juste part d’impôts.
« Depuis des années, les petites entreprises indépendantes s’inquiètent du fait que les grandes multinationales peuvent utiliser des structures d’entreprise complexes pour minimiser leurs impôts au Canada », dénonce au Journal François Vincent, vice-président pour le Québec à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).
« Les PME comprennent que la concurrence fait partie de l’équation. Tout ce qu’elles demandent, c’est d’être traitées équitablement face à leurs homologues des grandes multinationales », soupire-t-il.
« Prédatrice »
« Abusives », « dangereuses », « prédatrices »... l’activiste Stacy Mitchell avait déjà critiqué les tactiques d’Amazon en entrevue au Journal il y a deux ans.
« Amazon utilise son pouvoir pour saper les plus petites entreprises en leur facturant des frais exorbitants, en les espionnant, en volant leurs idées ou même en fermant parfois leur compte en pleine nuit », avait-elle alerté.
Ventes minimisées
Or, ces derniers jours, une enquête du Globe and Mail a révélé qu’Amazon aurait minimisé ses ventes au détail au pays pour payer moins d’impôts ici.
« Ce que leurs documents suggèrent, c’est à quel point Amazon cherchait à s’assurer que les profits soient envoyés à l’extérieur du Canada », explique DT Cochrane, économiste pour l’association Canadiens pour une fiscalité équitable.