T.-N.-L. : une année après le chaos électoral, des questions sans réponses
Radio-Canada
Il y a un an, les élections de Terre-Neuve-et-Labrador sombraient dans le chaos. Des candidats se posent toujours des questions sur les nombreux revirements de la campagne et les impacts qu’ils auraient eus sur les résultats.
À l’époque, une éclosion de COVID-19 secouait la province et la santé publique resserrait ses restrictions, provoquant une vague de démissions chez les préposés au scrutin. Le vote en personne a été soudainement annulé à l'échelle provinciale, la veille du scrutin, quand il est devenu évident qu'Élections Terre-Neuve-et-Labrador manquait trop de personnel.
La campagne ne devait durer que quatre semaines, soit le minimum de temps possible. Il a fini par s’étaler sur 70 jours, fracassant des records. La date limite pour voter par la poste a été repoussée à trois reprises, mais le taux de participation a finalement été le pire de l’histoire provinciale.
Je veux savoir ce qui s’est passé, explique Kristina Ennis, candidate progressiste-conservatrice dans Saint-Jean-Ouest, qui a passé des semaines à aider les électeurs à voter par la poste.
« Les gens ont essayé très fort de voter et de faire entendre leur voix. Mais tout le monde n’a pas réussi à le faire en fin de compte. »
Le directeur général des élections à Terre-Neuve-et-Labrador a admis, en février dernier, qu’il n’avait jamais prévu de scénario catastrophe sans vote en personne. Depuis la fin de la campagne et le début des contestations électorales, Bruce Chaulk refuse systématiquement toute demande d’entrevue de Radio-Canada.
Dans Monts Torngats, la circonscription la plus isolée et la moins peuplée de la province, la candidate néo-démocrate, Patricia Johnson-Castle, a dû traduire ses bulletins de vote en innu et en inuttitut quand Élections Terre-Neuve-et-Labrador a confirmé que les instructions dans les trousses de bulletins de vote spécial seraient seulement en anglais.
Je l'ai fait, alors pourquoi Élections Terre-Neuve-et-Labrador ne l'a-t-il pas fait? se demande-t-elle.
À Natuashish, 87 % des gens parlent innu-aimun, alors les gens vivent dans une langue qui n’est pas l’anglais, ajoute la candidate. Ce sont des gens qui sont déjà, très souvent, exclus de notre démocratie, mais dans ce cas, la situation était particulièrement choquante.