T’as juste à porter plainte, la série de Léa Clermont-Dion sur les agressions sexuelles
Radio-Canada
Les victimes d’agressions sexuelles qui choisissent la voie de la justice pour obtenir réparation sont nombreuses à rapporter à quel point le parcours est difficile et parsemé d’embûches. Dans la série documentaire T’as juste à porter plainte, Léa Clermont-Dion s'est inspirée de sa propre expérience pour nous faire vivre le processus de l’intérieur.
Au fil des trois épisodes de 22 minutes, l’autrice et documentariste ausculte le système judiciaire québécois dans sa réponse aux crimes à caractère sexuel, en se basant sur sa propre expérience avec l’ex-journaliste Michel Venne, reconnu coupable d’agression sexuelle sur sa personne cet été, ainsi que sur celle de sept autres victimes.
Comme l’a expliqué Léa Clermont-Dion en entrevue avec Catherine Richer, chroniqueuse culturelle au 15-18, c’est Julie Snyder qui a été la bougie d’allumage du projet.
Elle m’a appelé et a dit : "écoute Léa, ce serait pertinent que tu fasses un documentaire sur la question". Elle m'a convaincue, c'est difficile de lui dire non.
Le tournage de la série a commencé en novembre 2020, alors que Léa était en congé de maternité et qu’elle s’occupait de son deuxième bébé de 4 mois. C’était avant l’annonce des verdicts de non-culpabilité de Gilbert Rozon et d’Éric Salvail, et avant le dévoilement du documentaire de Monic Néron et Émilie Perreault sur le même thème, La parfaite victime.
À cette époque, Léa Clermont-Dion était également en attente du procès contre Michel Venne, pour une agression sexuelle sur sa propre personne en 2008, alors qu’elle avait 17 ans. Elle a décidé de filmer le processus de A à Z.
C’était compliqué parce que j'avais encore un interdit de publication, je ne savais pas à quoi m'attendre pour le procès, puis on s'est dit : "regarde, on va mettre une caméra, puis on va te suivre", s’est-elle rappelée.