Téléphone et Internet : un lien vital pour les personnes âgées seules
Radio-Canada
Le problème de la solitude chez les personnes âgées a déjà été décrié en Colombie-Britannique dans un rapport du ministère de la Santé, en 2018. La pandémie n’a fait qu’aggraver la situation. Voici le témoignage d’une femme qui a compris à quel point elle a besoin du téléphone et d’Internet pour rester en contact avec le reste de la société.
« J'avais l'impression de tourner en rond, je ne savais plus quoi faire! »
Francesca Moreau se tend quand elle parle de ce qui lui est arrivé en mai dernier. Quand la retraitée qui habite seule à Vancouver a décidé de changer de fournisseur Internet, elle s’est retrouvée sans service pendant plus de deux jours. Elle a eu l’impression d’être coupée du monde.
« J'ai très, très mal dormi parce que je me sentais comme un ours en cage. »
Mme Moreau, qui est arrivée de France il y a presque 40 ans, en veut à son fournisseur de téléphonie. Elle critique une hausse de sa facture de 50 $ en deux mois et la pénalité de résiliation de contrat de 30 $ par mois pour un an. Surtout, elle lui en veut d’avoir débranché le service deux jours plus tôt que prévu.
Mme Moreau, qui souffre d’agoraphobie, n’est pas sortie de chez elle depuis plus d’un an. Depuis qu'il y a eu cette épidémie, je suis complètement isolée. Plus personne ne vient, tout le monde reste chez soi , constate-t-elle.
Le seul contact qu’elle a, c’est la visite d’un bénévole du programme Meals on Wheels qui lui apporte un repas du midi et prend de ses nouvelles, du lundi au vendredi. Le programme sert environ 600 repas par jours dans les villes de Vancouver, Richmond et North Vancouver. C’est juste pour vérifier que je suis en vie, lance-t-elle en souriant, un peu tristement. Sans téléphone, elle n’avait plus le moyen de faire entrer le bénévole dans l’édifice.
L’histoire de Francesca Moreau n’est malheureusement pas un cas isolé.
Il y a des gens qui nous ont fait part de leur solitude , confirme Johanne Dumas, la présidente de Carrefour 50+, anciennement l'Assemblée francophone des retraités et des aînés de la Colombie-Britannique. Elle a elle aussi constaté que la situation s’est empirée avec la pandémie. La solitude, c’est grave. C’est grave d’être tout seul, quand tu n’as personne , s’attriste la présidente, qui croit que certaines personnes qui en souffrent sont à risque de faire une dépression. Surtout en Colombie-Britannique, la plupart de nos aînés ne sont pas d’ici, ils sont d’ailleurs.