Système Phénix à Miramichi : le pire est passé, mais des problèmes persistent
Radio-Canada
L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) affirme que le système de paye Phénix cause encore des problèmes à ses membres, dont les 850 travailleurs du Centre des services de paye de la fonction publique, à Miramichi, au Nouveau-Brunswick.
Il y a sûrement de la souffrance morale parmi eux, selon Colleen Coffey, vice-présidente du syndicat en Atlantique.
Imaginez d’aller travailler tout en sachant que le salaire de quelqu’un sera erroné aujourd’hui, dit-elle.
Des dizaines de milliers d’employés du gouvernement fédéral ont reçu un ou plusieurs chèques de paye erronés depuis la mise en service du logiciel Phénix, en 2016, estime le syndicat.
À l’époque, le gouvernement espérait économiser 70 millions de dollars par année en adoptant ce logiciel de l’entreprise IBM et en centralisant les services de paye à Miramichi. Mais durant la première année seulement, le nombre de plaintes et de demandes de paye en suspens s'élevait à près de 500 000.
Les failles du système ont fait l'objet de rapports du vérificateur général du Canada et d'un comité du Sénat. L’Alliance de la fonction publique estime que le moment est venu de faire aussi une enquête publique.
Le nombre de dossiers en retard augmente. Il y avait 139 000 mouvements financiers excédant la charge de travail du Centre des services de paye le 16 février 2022, indique le tableau de bord du gouvernement du Canada. Il s’agit d’une hausse comparativement à mars 2021, quand il y en avait 94 000.
Le syndicat affirme que le système Phénix continue de produire des erreurs. Mme Coffey déplore que des dossiers qui remontent à 2016 ne soient toujours pas réglés.
La Néo-Écossaise Denise Whynot croit qu’elle ne se relèvera jamais des erreurs salariales qui l’ont affligée en 2016. Elle devait toucher environ 1100 $ deux fois par mois, mais parfois elle ne recevait qu’un chèque de 300 $, parfois même de 100 $ seulement. Elle dit qu’elle n’arrivait pas à parler à qui que ce soit quand elle appelait au service de paye à ce sujet. Elle a fini par perdre sa voiture et sa maison et faire une faillite personnelle.