Suspension de la pêche au hareng : un fumoir sans « boucane » à Havre-aux-Maisons
Radio-Canada
Il n’y aura pas l'odeur typique du hareng fumé cet été dans le secteur de Pointe-Basse à Havre-aux-Maison. En raison de la suspension de la pêche printanière au hareng, le Fumoir d’antan devra cesser sa production phare.
Il n'y aura pas de boucane dans la boucanerie cette année, lance le copropriétaire du Fumoir d’antan, Benoit Arseneau.
Chaque année, le dernier fumoir industriel des Îles-de-la-Madeleine avait l'habitude de transformer 20 000 kilos de hareng de printemps. L'interdiction de pêcher le hareng de printemps dans le sud du golfe vient mettre cette tradition sur pause, au moins durant deux ans.
La méthode traditionnelle de fumaison utilisée par l’entreprise madelinienne requiert un poisson frais. L’importation de harengs n’est pas une option, pas plus que l’approvisionnement en hareng d’automne qui est trop gras pour produire le jerky qui a fait la renommée de l’entreprise madelinienne.
« La fin du hareng ne signifie pas la mort du Fumoir d’antan, mais le hareng représente 20% de notre chiffre d’affaires et c’était notre produit d’appel. »
Depuis 2001, l’entreprise a élargi son offre de service en offrant plus d’une vingtaine de produits fumés, comme le saumon, la morue ou le pétoncle. Toutefois, seul le hareng était boucané dans le fumoir traditionnel. Un appareil plus moderne est utilisé pour les autres produits transformés.
La suspension de la pêche au moins jusqu’en 2023 va donc forcer le Fumoir d’antan à revoir son offre de services, autant pour les produits que pour le volet interprétation historique.
On est dans des bâtiments de pêche originaux, on offre une interprétation du boucanage de hareng dans notre économusée, explique Benoit Arseneau. On va devoir revoir la portion interprétation par rapport aux produits que l'on vend pour faire des animations intéressantes. Il va falloir s’ajuster.
La suspension des activités dans le fumoir traditionnel a fait grand bruit aux Îles.