
Surpopulation à la DPJ : Chambres rudimentaires pour jeunes en réadaptation
TVA Nouvelles
Des photos montrant des chambres rudimentaires avec des lits séparés par des paravents et des murs qui ne montent pas jusqu’au plafond font sourciller et soulèvent bien des questions sur la réalité des jeunes qui fréquentent les centres de réadaptation de la DPJ.
Les photos obtenues par TVA Nouvelles ont été prises en 2020 au centre de réadaptation Edgar-Laforest de Drummondville. Depuis, des bases de lits sont apparues et les bacs bleus pour ranger les effets personnels ont fait place à des tiroirs en plastique.
Dans une lettre adressée au Directeur de la protection de la jeunesse pour la Mauricie-Centre-du-Québec en décembre dernier et dont TVA a obtenu copie, on peut lire que huit jeunes vivent dans un local de musculation et une aire de jeux. D'autres ont été installés dans un local d'apaisement et un local de détente.
Si le CIUSSS-MCQ se défend en disant que les jeunes n'y sont que de passage, le président du syndicat APTS, Véronique Neth affirme qu'ils y sont parfois jusqu’à six mois.
Au centre de protection et de réadaptation Charles-Édouard-Bourgeois de Trois-Rivières, un jeune a même dû dormir dans le salon, derrière des paravents.
«Imaginez-vous si on vous demande du jour au lendemain de prendre votre matériel, de mettre ça dans des sacs à poubelle, qu'on vous amène entre deux paravents et qu'on vous dit que c'est votre nouveau milieu de vie, comment vous devez vous sentir ?, a imagé Mme Neth. On est très, très touchés pour ces jeunes-là qui sont finalement dans des conditions très difficiles.»
La directrice du programme jeunesse-famille au CIUSSS a affirmé que cet espace entre les paravents ne sert qu'à dormir. Pour Nathalie Garon, l'important, c'est que les jeunes aient accès à des services. «C'est important pour nous que les jeunes aient accès aux différents professionnels. Je parle de psychologues, travailleurs sociaux, psychoéducateurs, infirmières», a-t-elle énuméré.
La semaine dernière, à bout de ressources, le syndicat s'est adressé directement au ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant. Dans sa lettre, le syndicat fait valoir que ces conditions de vie ne seraient jamais acceptées venant d'une famille d'accueil.
Pendant ce temps, le CIUSSS ne croit pas à un foyer de groupe extérieur pour ces jeunes. On croit que le nombre de jeunes va baisser à mesure que la pandémie va s'essouffler. Pourtant, les signalements retenus sont en hausse depuis plusieurs années et les experts s'entendent pour dire que les effets néfastes de la pandémie sur nos jeunes vont se faire sentir pendant encore plusieurs années.