Surmonter le choc d'inflation prendra du temps
TVA Nouvelles
Le monde a basculé dans une phase inflationniste qu’il n’avait pas connue depuis les années 1970 et 1980 et cela prendra du temps pour la faire redescendre, ont averti des banquiers centraux et économistes lors d’un séminaire de la BCE au Portugal, qui s’achève mercredi.
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Pour la jeune Banque centrale européenne, chargée de piloter l’évolution des prix en zone euro, la période actuelle est sans précédent.
Lors du séminaire de Sintra au Portugal, sa présidente Christine Lagarde a estimé que les «niveaux actuels d’inflation des produits alimentaires et industriels» ont atteint une ampleur «jamais observée depuis le milieu des années 1980».
De même, «l’augmentation du prix relatif de l’énergie ces derniers mois est bien supérieure aux pics individuels survenus dans les années 1970» lors du premier choc pétrolier, a-t-elle ajouté.
La flambée des prix actuelle, de plus de 8 % en mai en zone euro, arrive après «une séquence dans un monde chaotique», explique à l’AFP Richard Baldwin, professeur au Graduate Institute de Genève, rencontré à Sintra.
«Après le choc de l’offre asiatique en 2020 (dû à la pandémie de Covid-19), le glissement en 2021 de la demande de services vers celle des biens a causé un autre choc. Et au lieu de voir cela s’effacer, l’invasion russe en Ukraine a été déclenchée, provoquant un énorme pic de prix du carburant et de la nourriture», résume-t-il.
Pas seulement. On observe aussi que les dépenses des ménages pour les services, à mesure que les restrictions sanitaires liées à la pandémie de Covid sont levées, s’envolent. On le constate avec le boom des activités touristiques et de loisirs, qui alimente aussi l’inflation.