
Surdoses mortelles : l’arrivée de nouveaux mélanges change la donne au N.-B.
Radio-Canada
Des changements dans la composition de la drogue en circulation au Nouveau-Brunswick – dont l’arrivée des benzodiazépines comme le bromazolam – expliquent en partie l’augmentation des morts par surdose dans la province, selon la directrice d’un centre de consommation supervisée à Moncton.
Selon le gouvernement provincial, 44 Néo-Brunswickois sont morts de surdoses liées à une drogue dans les six premiers mois de 2022.
Selon Debby Warren, la directrice du centre de consommation supervisée d’Ensemble Moncton, la hausse des surdoses s’explique par plusieurs facteurs, notamment par le manque de ressources pour s’attaquer à la pauvreté, aux problèmes de santé mentale et à l’itinérance.
Mais ces derniers temps, un autre joueur vient de s’ajouter à la problématique.
« Maintenant, ils ajoutent des benzodiazépines [aux drogues], ce qui cause un réel défi. »
Debby Warren explique que des benzodiazépine, comme le bromazolam, sont des substances ajoutées aux opioïdes. Le Nouveau-Brunswick a d'ailleurs lancé un avertissement à cet effet le mois dernier.
Toutefois, le naloxone, un antidote qui peut inverser les effets d'une surdose d'opioïdes, ne suffit pas lorsqu’une personne fait une surdose avec une combinaison de drogues. Et c’est justement là le problème. Ce médicament combat les effets des opioïdes, mais pas des benzodiazépines.
Avec le benzo et le fentanyl, ça change vraiment la donne, explique Debby Warren, qui ajoute que les gens qui consomment une combinaison de ces drogues prennent beaucoup plus de temps à se rétablir et à pouvoir quitter le centre de consommation supervisée.
Lorsqu’ils font une surdose, ils ont des crises, le personnel est formé pour essayer d’inverser la surdose d’opioïdes, mais maintenant, il y a quelqu’un qui a aussi des convulsions, des problèmes respiratoires, ça devient un défi de réanimer la personne , précise-t-elle.