Surdoses : derrière les chiffres, le coeur des intervenants qui sauvent des vies
Radio-Canada
Sans être des premiers répondants, des intervenants d'organismes comme La Boussole tentent de traiter les surdoses qui pourraient être mortelles à l’aide de la naloxone. Depuis septembre dernier, l’équipe vancouvéroise a utilisé l'antidote à une dizaine de reprises. Même si chaque vie sauvée est une victoire, les interventions restent moralement difficiles.
Comme tous les mercredis, c’est jour de distribution de denrées alimentaires à La Boussole, située au cœur du Downtown Eastside, le quartier le plus pauvre de Vancouver.
Des bénéficiaires attendent en file. Certains jasent entre eux, avec des bénévoles ou avec Maxime Barbier, codirecteur général de l’organisme. C’est super important pour nous d’être dans ce quartier, dit-il. Une grande partie de nos bénéficiaires vivent dans ce quartier-là.
Dans ce quartier, il y a aussi pauvreté, misère et crise des opioïdes, et ce, juste sur le pas de la porte de l’organisme.
La dure réalité, quasi surréelle, du quartier Downtown Eastside ébranle ceux qui s'y aventurent. Car dans ses rues, itinérance et consommation sont exposées au grand jour.
En quelques minutes, au milieu de cette misère, une tente est installée pour la distribution de nourriture et de café chaud à ceux qui veulent bien s’arrêter.
Maxime Barbier veille au bon déroulement de la journée. C’est un passionné. Un coude-à-coude en guise de bonjour par ci, et un : comment ça va? par là. Au rythme des salutations, une trousse bleue accrochée à sa ceinture danse au vent, sur laquelle on peut lire : naloxone.
On l’a toujours sur nous parce qu’on ne sait jamais quand ça peut arriver, explique-t-il. La naloxone est un antidote spécifique aux opioïdes qui renverse temporairement leurs effets. Ses collègues et lui, et les bénévoles de La Boussole sont formés pour l’utiliser.
La dernière intervention de l’équipe remonte à janvier. Juste en face, il y a une personne qui était en train de faire une crise de surdose pendant la distribution de denrées, se souvient Maxime Barbier. Donc, on a dû intervenir. Heureusement, tout le monde a fait preuve d'un grand sang-froid.