Surdose : plus de 200 morts pour un 4e mois consécutif en C.-B.
Radio-Canada
Pour un quatrième mois consécutif, la Colombie-Britannique enregistre un nombre de surdoses mortelles liées à la consommation de substances illicites qui surpasse les 200 morts. Des chiffres « révoltant », mais qui démontrent surtout la stigmatisation de la crise, disent un expert et un acteur du milieu.
Au mois de janvier uniquement, 207 personnes sont mortes d’une surdose. À ce rythme, plus de 2000 personnes pourraient perdre la vie dans la province encore cette année. Déjà, plus de 9000 personnes sont décédées depuis la mise en place de l’urgence sanitaire en 2016.
C’est catastrophique de voir le nombre de personnes qui meurent, c’est immense et surtout entièrement évitable, soutient le professeur adjoint à l'École de la population et de la santé publique de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC), Mark Haden.
Puisque la source du problème est liée à la prohibition de la drogue qui met le marché dans les mains des criminels, dit-il ajoutant qu'il suffit, selon lui, de rendre accessible à tous un approvisionnement en drogue sécuritaire afin d’éviter ces décès.
C’est également la conclusion à laquelle est parvenu un comité d’experts qui a étudié la question des décès par surdose dans la province et publié un rapport mercredi.
« S’il s’agissait de professeurs, de politiciens ou de médecins qui mourraient, ce problème aurait été résolu immédiatement, alors c’est vraiment une question de préjugés. »
L’organisme La Boussole, qui œuvre à Vancouver auprès des démunis, attend toujours ces chiffres mensuels avec peur, explique le codirecteur général, Maxime Barbier, puisqu’à chaque fois il se doute que le bilan sera lourd.
Ce sont des vies humaines qu’il faut sauver, des personnes qu’il faut aider et c’est pour ça qu’il faut agir encore plus dans les prochains mois parce qu’on ne peut pas continuer à voir des chiffres alarmants comme ça, dit-il.
Maxime Barbier déplore que la population se soit désensibilisée à force de voir les chiffres des morts par surdose monter mois après mois. L’organisme doit donc redoubler d’efforts pour sensibiliser ses membres à la crise.