
Surcharge et violence : des employés de soutien scolaire se disent à bout de souffle
Radio-Canada
Plus du tiers des employés de soutien des centres de services scolaires Harricana et du Lac-Abitibi sont à bout de souffle et songent quitter leur emploi.
C’est ce qui se dégage d’un sondage effectué en janvier dernier par la Fédération des employés de services publics-CSN et dont les résultats ont été rendus publics mercredi. L’exercice a été réalisé en préparation des négociations pour le renouvellement des conventions collectives avec le gouvernement du Québec.
Le syndicat représente le personnel en administration, en entretien, en adaptation scolaire, dans les services de garde en milieu scolaire et les surveillants du midi. Or, la majorité des répondants évoque un épuisement émotionnel souvent lié à une surcharge de travail et à un niveau grandissant de violence chez les élèves.
Plusieurs ont envisagé quitter leur emploi ou devancer leur retraite. Une détresse qui ne surprend guère Manon Gagnon, vice-présidente du Syndicat des employés de la commission scolaire du Lac-Abitibi.
Je ne suis pas surprise du 59 % d’épuisement émotionnel. C’est justement le stress au quotidien, l’anxiété, l’impuissance de dire : ok, je ne suis pas capable de donner le soutien à l’élève comme je serais sensé, je n’ai pas de ressources, mentionne Mme Gagnon.
« Il manque de main-d’œuvre, les heures ne sont pas là. Toute la problématique de comportement augmente, mais il n’y a rien qui suit. Les gens vont donc voir ailleurs au lieu de tomber. On a des retraites anticipées, on a des employés qui ont quitté. »
Le personnel de soutien assiste aussi à une recrudescence de la violence autant physique que psychologique. Le tiers des répondants affirme avoir subi de la violence de la part d’élèves. Une violence qui se manifeste aussi de plus en plus jeune.
Avant, on voyait ça au secondaire. Maintenant, ce sont des enfants qui sont en maternelle 4 ans, fait observer Nancy Therrien, présidente du Syndicat des employés de la commission scolaire du Lac-Abitibi.
« J’ai régulièrement des filles qui se font mordre, pincer, lancer des objets. Ça continue en 1re année, 2e année, ça va jusqu’en 6e année. Si les élèves ont manqué de ressources au primaire, rien n’est réglé lorsqu’ils arrivent au secondaire. »