Suncor, un navire russe et le casse-tête des sanctions canadiennes
Radio-Canada
La pétrolière Suncor se retrouve empêtrée dans les sanctions canadiennes contre la Russie. L’entreprise est privée d’un important chargement de produits pétroliers, qui était destiné à sa raffinerie de Montréal. Elle demande une exemption pour décharger un navire, mais Ottawa refuse et maintient la ligne dure. L’affaire risque d’aboutir devant les tribunaux.
Le navire SCF Ussuri, exploité et détenu par le géant russe du transport maritime Sovcomflot, n’a pas été en mesure de livrer son chargement à Montréal comme prévu au début du mois de mars.
Le 24 février, alors que le pétrolier était chargé et en route des États-Unis vers le Canada, Ottawa a ajouté l’entreprise russe propriétaire du navire à sa liste d’entités visées par les sanctions canadiennes, empêchant le déchargement de la cargaison.
Le SCF Ussuri ne peut pas non plus retourner aux États-Unis, car cela violerait les sanctions américaines contre la Russie.
Le bateau battant pavillon libérien a depuis été redirigé vers les Caraïbes. Pour l’instant, le sort de la cargaison évaluée à 30 millions de dollars est incertain.
Notre intention est de nous conformer aux sanctions, mais nous sommes coincés entre l’arbre et l’écorce, écrit une porte-parole de Suncor à Radio-Canada.
La pétrolière souhaite décharger le contenu du SCF Ussuri en dehors du Canada, mais affirme ne pas être en mesure de le faire sans un permis d’Ottawa, sans quoi elle se retrouverait en violation des sanctions contre la Russie.
Or, mercredi, le gouvernement canadien a officiellement refusé d’accorder ce permis à Suncor.
« Ce navire a été affrété avant les sanctions, il transporte une cargaison d’un produit américain et il ne peut naviguer indéfiniment en raison des limites de nourriture et de carburant à bord. »