
Succès fou pour les jeux de société
Radio-Canada
Si plusieurs ont profité du confinement pour (re)découvrir le plaisir de jouer à des jeux de société, cette industrie est toutefois en croissance importante depuis 15 ans déjà.
Le fondateur de l'entreprise de jeux de société Scorpion masqué, Christian Lemay, croit qu'Internet a joué un grand rôle dans la découverte de nouveaux jeux. Internet nous permet, comme éditeur de jeux de société, de faire de la publicité à peu près gratuitement, ce qu'on ne pouvait pas faire avant. Les gens qui sont passionnés de jeux de société se rejoignent, se parlent; il y a des communautés qui se créent. Ça a fait carrément exploser la connaissance et ça fait que le jeu se répand. Aussi, je dirais, c'est plus un phénomène social, mais le geek est beaucoup plus cool qu'il y a 20 ans, rigole-t-il.
« Le jeu de société est rendu cool. Les ventes ont quintuplé depuis les cinq dernières années. C'est extraordinaire le regard que les gens portent sur les jeux de société et la créativité qu'il y a dans les jeux de société! »
Christian Lemaire, le propriétaire de la boutique spécialisée dans la vente de jeux Le Griffon, abonde dans le même sens. On prévoit cette croissance-là au moins jusqu'en 2025. Il y a beaucoup de nouveaux joueurs. Ils entrent dans le hobby, ils découvrent de nouveaux jeux, ils veulent en avoir de nouveaux. Donc à court et à moyen terme, c'est sûr qu'on voit seulement une croissance.
Le confinement a certes joué un rôle dans l'augmentation des ventes ces deux dernières années, croit M. Lemaire. On a vu vraiment un changement dans les habitudes de consommation des jeux de société. On a moins vendu de jeux de party, mais plus de jeux pour deux personnes ou des jeux familiaux.
Seulement au Griffon, plus de 2000 jeux différents sont disponibles à la vente. C'est sans compter les extensions de certains jeux, dit Christian Lemaire. Au total, l'inventaire compte plus de 3000 titres.
Les compagnies québécoises ont su tirer leur épingle du jeu à travers cette explosion de l'offre. Si des marchés à l'international étaient autrefois inaccessibles, la réalité est aujourd'hui différente. Étant donné qu'il y a une grande croissance dans le jeu de plateau, il y a beaucoup de gens qui ont des idées pour créer un jeu et il y a de super maisons d'édition maintenant au Québec, soutient le propriétaire du Griffon.
Christian Lemay est au nombre de ces éditeurs. L'homme d'affaires a fondé Scorpion masqué il y a une quinzaine d'années alors qu'il enseignait la littérature au Cégep de Sherbrooke. On a dépassé la quarantaine de jeux publiés et ce, dans plus de 25 langues différentes. On a des jeux dans près d'une cinquantaine de pays, dit-il fièrement.
« Quand j'ai parti l'entreprise, je savais que le jeu de société était en croissance, mais je ne doutais pas à quel point ça allait exploser. Je suppose que j'ai été chanceux. »