
Submersible: entre l’ombre et la lumière
Métro
Dans son nouveau recueil de poésie, Carolanne Foucher relate le suicide d’un être aimé. Un sujet difficile que la native de Pointe-aux-Trembles aborde entre noirceur et humour, rappelant que les êtres humains peuvent être complètement submergés, mais aussi se sortir la tête hors de l’eau.
S’ouvrant avec un poème sur le Titanic– dont on «avait juré pourtant aux passagers» qu’il était insubmersible –, le recueil de poèmes Submersible relate le suicide du «meilleur ami/amant/amoureux» de la narratrice.
«Mais au-delà du suicide, c’est vraiment “l’après” de tout ça. C’est la détresse de rester derrière, de ne pas savoir quoi faire avec une peine qui s’explique par les circonstances, mais qui est immense. Vraiment, on n’en revient pas», raconte la poète.
Au fil des pages de ce récit d’autofiction qui se construit autour de poèmes indépendants, la narratrice tisse l’histoire de son deuil, au travers de rencontres avec une psychologue. Cette dernière ne nommera jamais la dépression, disant que ce que le personnage vit «s’explique par les événements». «Mais le personnage est comme: je vais mourir. Ça ne va pas pantoute», raconte l’autrice.
Puis, de fil en aiguille, se reconstruisant d’abord à travers une relation «pas saine, pas malsaine, qui est juste autre chose», puis avec elle-même, son personnage remontera tranquillement à la surface. «Les humains, on est submersibles, mais on peut remonter aussi.»
Si le sujet de Submersible peut être lourd, l’autrice de 29 ans explique que sa poésie, à l’instar de son parler «coloré», reflète l’aspect parfois tragique, mais aussi parfois plus comique de la vie. Par exemple, à la fin du récit, elle se rend compte que l’idée de donner une plante à sa psychologue – qu’elle paye – alors qu’elle ne fait pas ce cadeau à des amis proches n’a pas de sens.
«Je pense que même à travers la dépression, il y a des moments où tu te retrouves les bas dans l’eau, et tu trouves ça niaiseux.»