Statistique Canada met fin à une base de données sur le prix des aliments
Radio-Canada
Une base de données où étaient colligés les prix moyens d’une cinquantaine de produits vendus dans les épiceries canadiennes sera mise au rancart par Statistique Canada. L’agence fédérale tourne la page sur plus de 25 ans de données afin d’alimenter en retour une liste élargie de produits dont les prix seront collectés mensuellement.
L’annonce de Statistique Canada, retrouvée dans une note aux lecteurs au bas de son rapport mensuel sur l’indice des prix à la consommation, laisse une impression mi-figue, mi-raisin.
Il s’agit d’abord d’une bonne nouvelle, puisque l'organisme national de statistiques répond aux critiques formulées depuis longtemps déjà sur sa précédente base de données, en annonçant se consacrer désormais à une liste élargie de produits, fondée sur des sources de données et des méthodes améliorées.
Les relevés de prix moyens, colligés et rendus publics de janvier 1995 à février 2022, se limitaient à une liste de 52 produits (Nouvelle fenêtre) qui n’avait jamais été bonifiée.
Elle ne contenait aucun poisson frais, pas de tofu ni d’autres protéines végétales, aucune noix et pas de légumineuses non plus. La sélection de fruits et légumes était limitée, tout comme celle des produits laitiers, alors que même la série de données sur le lait avait dû être interrompue en 2018 à cause d’un changement de méthodologie. Les données sur le céleri, le chou, le pamplemousse, les boissons gazeuses et le détergent avaient aussi pris fin au fil du temps.
Dans son ensemble, le panier d’épicerie de Statistique Canada était donc considéré peu complet et peu moderne par la plupart des experts en alimentation.
Les habitudes alimentaires ont beaucoup changé, les produits sur les tablettes aussi, souligne JoAnne Labrecque, professeure agrégée en marketing à HEC Montréal. Le panier d’aujourd’hui ne correspond pas au panier d'il y a 10 ou 20 ans. Ça justifie les modifications.
« Quand l’environnement a trop changé, il y a une rectification qui doit se faire. »
La nouvelle base de données sera améliorée, bien entendu. Mais elle signifie également un retour à la case départ.