Stade de baseball : est-ce que le problème, c’est Stephen Bronfman?
Radio-Canada
Y a-t-il un lien entre la réaction viscérale à la possibilité que le gouvernement Legault injecte de l’argent public dans le projet de stade de baseball des Expos à Montréal et les écarts de richesse qui ne cessent de grandir? Je crois que oui. Donner des millions de dollars à des millionnaires semble parfaitement indécent. Pourtant…
Pourtant, tous les jours, le gouvernement du Québec étudie des projets d’investissement pour développer l’économie, stimuler l’emploi et créer de la richesse.
Plus qu’ailleurs, le gouvernement, avec son bras financier Investissement Québec, avec des partenaires comme la Caisse de dépôt et placement et le Fonds de solidarité FTQ, intervient massivement dans l’économie en prenant des participations, en octroyant des subventions et des crédits d’impôt, en prêtant de l’argent et en offrant des garanties de prêts ou des prêts pardonnables.
En 2020-2021, par exemple, Investissement Québec a réalisé 1297 interventions dans 1044 entreprises au Québec pour un total de 2 milliards de dollars en financement autorisé pour soutenir des projets évalués à 8,3 milliards de dollars. C’est près du quart de l’argent de ces projets qui a été injecté par Investissement Québec.
Il ne faut donc pas s’étonner de voir le groupe Stephen Bronfman cogner à la porte de Québec et de constater que le gouvernement s’est montré ouvert jusqu’à maintenant à mettre de l’argent dans l’aventure.
Le projet d’un stade de baseball de 35 000 sièges au centre-ville de Montréal, avec une équipe qui viendrait jouer une quarantaine de matchs par année, mérite certainement d’être étudié par le gouvernement, au même titre que les 1297 projets soutenus au cours de la dernière année par Investissement Québec. Contrairement à ce que plusieurs avancent, ce projet pourrait générer des retombées fiscales et économiques importantes pour Montréal et le Québec.
Sur ce point d’ailleurs, il faut dire les choses telles qu’elles sont : vous trouverez des études qui vous diront que les retombées du sport professionnel sont nulles. Et vous en trouverez d’autres qui ratisseront plus large et qui vous donneront l’ensemble des répercussions sur l’économie, les revenus fiscaux, mais aussi sur la réputation de la ville, son attraction touristique et ses effets sur le tissu social et communautaire.
La journaliste Diane Bérard a cité des études de 1997 (Nouvelle fenêtre) et de 2016 (Nouvelle fenêtre), à Zone économie mercredi soir, qui concluent que subventionner des stades de sport professionnel a peu d’effets positifs sur l’économie, bien que la plupart des stades soient construits avec des fonds publics et privés.
Une étude de 2017 (Nouvelle fenêtre) de la Réserve fédérale de Saint-Louis arrive à la conclusion que d’autres types de projets d’infrastructures et des investissements en éducation sont meilleurs pour améliorer la productivité et promouvoir la croissance économique.