
Sport électronique : des ligues 100% féminines entièrement assumées
Radio-Canada
Le sport électronique a beau être une discipline mixte, les femmes ont encore du mal à s'y faire une place. Pour s'imposer dans cet univers dominé par les hommes, de plus en plus de joueuses préfèrent participer à des compétitions exclusivement féminines, et assument ce paradoxe.
Il faut créer cette segmentation pour ensuite encourager la mixité. Je ne vois pas d'autre façon de faire que de prendre le contrepied, affirme Poachimpa [nom d’alias], joueuse semi-professionnelle de Rocket League, un jeu vidéo qui combine deux archétypes de la masculinité : le soccer et les voitures.
Kayane, spécialiste des jeux de combat, Scarlett, joueuse canadienne de Starcraft II, ou encore Karma, championne de Rocket League... Face aux hommes, seule une poignée de joueuses ont réussi à se forger un palmarès dans des compétitions majeures.
On les compte sur les doigts d'une main, ou deux, déplore Servane Fischer, de Women in Games. D'après cette association, qui œuvre pour plus de mixité dans l'industrie du jeu vidéo, les femmes ne représentent que 6 % des personnes qui s’adonnent au sport électronique.
Principale barrière : le sexisme ambiant et le cyberharcèlement, dont elles sont victimes et qui en dissuade plus d'une.
Des insultes, j'en vis encore tous les jours. Une partie sur trois, je me fais insulter. Ça joue sur le moral et ça ne donne pas trop envie de jouer, témoigne Servane Fischer.
Pour y échapper, de plus en plus de joueuses préfèrent donc participer à des compétitions réservées aux femmes.
Dans le sport électronique, on peut dire sans problème que les hommes et les femmes sont égaux puisqu'il n'y a pas besoin de capacité physique particulière, analyse Clément Coupart, alias Rasmelthor.
Mais c'est un milieu extrêmement hostile aux femmes. Ça a toujours été un milieu très masculin et certains vivent mal l'intrusion des femmes dans leur sanctuaire.