Souvenirs de ma rencontre marquante avec le petit roi
Le Journal de Montréal
En novembre 2021, Jean-Pierre Ferland a ouvert toutes grandes les portes de sa maison au Journal. Au lendemain de l’annonce de sa disparition, à l’âge de 89 ans, il n’y a pas meilleur baume que de plonger dans ces souvenirs impérissables et heureux vécus avec ce petit roi devenu grand.
On se rend chez Jean-Pierre Ferland avec le cœur qui s’accélère, au fil des kilomètres menant jusqu’à Saint-Norbert. Parce qu’on s’en va rencontrer une légende, chez lui, dans son intimité. Dans ce lieu magique dont on a tant entendu parler, où galopaient les chevaux il n’y a pas si longtemps et où, effectivement, le temps semble s’arrêter.
On n’imagine certainement pas que c’est Jean-Pierre Ferland lui-même qui ouvrira la clôture de son domaine, comme un vieil ami en attend un autre qu’il n’a pas vu depuis longtemps.
On ne peut penser une seule seconde qu’on s’entendra – en quelques minutes à peine – tellement bien avec sa douce moitié qu’on discutera de nos chums en riant pendant la séance photo ensoleillée avec le grand homme.
Un novembre pas comme les autres
C’était en novembre 2021, mais le soleil brillait si fort que nous sommes restés un long moment dehors. Parmi ses arbres, ses fleurs, au bord de son lac, dans sa nature adorée.
Jean-Pierre Ferland, 87 ans, était en forme ce matin-là et moi, je me savais privilégiée de vivre ce bout de journée parfait aux côtés du vrai petit roi.
C’est Jean-Pierre («appelle-moi Jean-Pierre», qu’il a dit) qui a remarqué la pochette de l’album Jaune déposée sur ma banquette arrière. C’est lui qui a insisté pour que je sorte le disque vinyle là, tout de suite, afin qu’il n’oublie pas de le dédicacer à mon futur mari.
J’étais gênée, touchée et extrêmement émue de le voir aussi heureux de me rendre heureuse, pas du tout embêté par ce petit moment volé.