Sous le tapis rouge, quelques pavés au Festival de Cannes
TVA Nouvelles
Stars, strass mais aussi social et sociétal: le Festival de Cannes, qui s'ouvre mardi, vivra au rythme des Meryl Streep et Francis Ford Coppola, sans oublier le mouvement #MeToo et la menace de grève des travailleurs du cinéma.
Le palmarès, qui sera dévoilé le 25 mai, est plus qu'attendu après le retentissement de la dernière Palme d'Or, «Anatomie d'une chute» de Justine Triet. Mais le plus grand rendez-vous mondial du 7e art est aussi une caisse de résonance rêvée au-delà des films en compétition et du défilé des stars.
Sept ans après le début du mouvement #MeToo, le sujet reste dans tous les esprits. Que ce soit aux États-Unis, où l'une des condamnations du producteur Harvey Weinstein vient d'être annulée, ou en France, entre le procès de l'acteur Gérard Depardieu en octobre et la libération de la parole relancée par l'actrice et réalisatrice Judith Godrèche.
La comédienne, qui accuse de viols deux figures du cinéma d'auteur, Benoît Jacquot et Jacques Doillon, présentera mercredi à Cannes «Moi aussi», court-métrage de 17 minutes qu'elle a réalisé sur le sujet des violences sexuelles. Le Festival souhaite avec cette projection «faire résonner ces témoignages».
Et depuis quelques jours, les réseaux sociaux (sur lesquels circule une liste de personnalités de premier plan) et des médias bruissent de rumeurs d'accusations qui pourraient jaillir lors du 77e Festival de Cannes.
«Si le cas d'une personne mise en cause se présentait, nous veillerions à prendre la bonne décision au cas par cas, en concertation avec le conseil d'administration et les parties prenantes», affirme Iris Knobloch, présidente de l'évènement, dans l'hebdomadaire Paris Match.
Alors que le cliquetis des appareils photo constitue d'habitude la bande son du rendez-vous, une grogne sociale se fait entendre cette année. Un collectif de travailleurs du cinéma appelle à une grève «de tout.e.s les salarié.e.s du Festival de Cannes et des sections parallèles» visant à les «perturber».
Les organisateurs du Festival de Cannes et des sections parallèles ont ouvert la porte au dialogue avec les travailleurs du cinéma concernés. Déplorant une précarité grandissante de leurs métiers, des projectionnistes, programmateurs, attachés de presse, chargés des billetteries, employés par différents festivals au cours de l'année demandent à pouvoir bénéficier du statut des intermittents du spectacle, dont ils sont privés.
À un mois et demi de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, le 26 juillet, la tenue du Festival de Cannes sera aussi lue sous l'angle de la sécurité. Avec sa pléiade de vedettes, la foule qui tente de les apercevoir et 4 500 journalistes accrédités, le rendez-vous sera dans l'objectif de 17 «caméras de vidéoprotection utilisant l'intelligence artificielle», annonce la mairie de Cannes.