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Sous la concurrence ontarienne, des maraîchers Québécois peinent à faire du profit
TVA Nouvelles
Des producteurs d’asperges de l’Ontario inondent le marché québécois avec leurs légumes, au grand dam des agriculteurs locaux qui peinent à obtenir un juste prix pour leur production.
«Depuis deux semaines, c’est une situation qui est hors de l’ordinaire. D’habitude, on a un quatre, cinq jours qu’on peut absorber les asperges de l’Ontario, qui viennent déranger un peu, mais on s’ajuste, mais là, ça fait deux semaines que c’est vraiment pénible», a raconté Mario Rondeau, propriétaire d’Asperge Primera à Saint-Thomas, dans Lanaudière, en entrevue à l’émission «À vos affaires» mardi soir.
Selon lui, les producteurs ontariens peuvent se permettre d’écraser aisément la concurrence québécoise.
«Ce sont des producteurs qui ont 200, 250, 300 acres, donc leur coût de production est bien moins élevé que nous. On est petit à côté d’eaux. Donc, ils font juste ouvrir les valves et ils en laissent un peu de notre côté et ils inondent le marché», a-t-il déploré.
Pour se démarquer, les producteurs misent sur le fait que nombre de consommateurs veulent acheter des asperges du Québec, mais encore doivent-ils être en mesure de les reconnaître. «Je pense que 99 % que les consommateurs ne savent pas la différence», a-t-il souligné en expliquant que les asperges québécoises sont attachées avec un élastique jaune, plutôt qu’avec une étiquette bleue ou violette pour celles de l’Ontario.
Cette guerre de prix risque de se répercuter pour d’autres produits au cours de l’été, craint l’Association des producteurs maraîchers du Québec.
«Présentement, on le vit dans les laitues. On voit des laitues qui se vendent à peine 10 $ pour un coffre de 24», a raconté la présidente de l’APMQ, Catherine Lefebvre, en affirmant que les grossistes et détaillants sont ceux qui ont le plus à gagner avec les bas prix observés.
«Il y a déjà des prix annoncés à nos producteurs qui sont en deçà de ceux de l’année passée, puis l’année passée, on était sous le seuil critique. Si l’année se continue comme elle est partie, on peut parler d’une année atroce pour le secteur maraîcher horticole», a-t-elle ajouté.