Sophie Cadieux et Céline Bonnier parmi Les reines au TNM
Radio-Canada
Le Théâtre du Nouveau Monde (TNM), à Montréal, fête ses 70 ans en grand avec une nouvelle mouture de la pièce Les Reines, de Normand Chaurette, qui est à l’affiche jusqu’au 11 décembre. Après avoir présenté une première version de la pièce en 2005, Denis Marleau est de retour à la mise en scène, entouré d’une distribution toute féminine triée sur le volet.
Normand Chaurette a écrit Les Reines il y a trente ans, en se basant sur la pièce Henri III, tirée de la première tétralogie de Shakespeare. La pièce a été présentée pour la première fois en 1991, dans une mise en scène d’André Brassard.
Elle met en scène six reines anglaises qui vont se croiser le 20 janvier 1483, un soir de tempête où le roi Édouard IV agonise, alors que son frère cadet Richard parcourt le palais pour assassiner ceux et celles qui le séparent de la couronne.
Les reines sont interprétées par Céline Bonnier (Isabelle Warwick), Sophie Cadieux (Anne Warwick), Kathleen Fortin (Reine Elisabeth), Marie-Pier Labrecque (Anne Dexter), Monique Spaziani (Reine Marguerite) et Sylvie Léonard (Duchesse d’York).
Le choix de la distribution était d’ailleurs la pierre angulaire de cette nouvelle mise en scène, selon Denis Marleau, qui avait déjà travaillé avec Céline Bonnier, Sophie Cadieux et Monique Spaziani par le passé.
Dans les émotions, elles vont du grand rire à la tragédie et pour Normand Chaurette, c’est quelque chose de très important, cette incarnation. Ces femmes, qu’il a tirées de Shakespeare, sont devenues pour lui des protagonistes, alors qu’elles étaient toujours au second plan dans l'œuvre de Shakespeare, a-t-il affirmé au micro de Catherine Richer, chroniqueuse culturelle au 15-18.
Pour certains aspects de la pièce, Denis Marleau a renoué avec des collègues de 2005, notamment avec Michel Goulet à la scénographie et Stéphanie Jasmin, à la collaboration artistique et à la conception vidéo.
Il est aussi allé chercher de nouvelles personnes comme Alexander MacSween à la musique et Ginette Noiseux aux costumes, deux artistes qui amènent un nouveau regard, affirme-t-il. Mais c’est surtout le passage du temps qui permet à l'œuvre d’avoir une résonance différente.
Ça prend une autre dimension. En 15 ans, on a évolué et l'œuvre nous parle différemment. Il y a des thématiques qui résonnent davantage aujourd’hui que lorsque je l’ai montée en 2005, a expliqué Denis Marleau. On parle des réfugiés qui accostent sur les rivages de l’Angleterre. Ces mouvements de migration sont une réalité qui nous parle beaucoup plus maintenant qu’il y a 15 ou 20 ans.