
Sonder la dimension Ouri
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Rencontre avec la multi-instrumentiste, productrice et DJ Ouri qui présente Frame of a Fauna, un premier album solo magnétique.
«Je tenais à donner à Frame of a Fauna un côté fluide et aérien, comme si on entrait dans un espace imaginaire en constante expansion», explique Ouri. Son disque, cette intrigante créature, se veut ainsi le contraste d’une époque, d’un quotidien parfois suffocant.
Pour ce faire, l’artiste s’est affranchie de toute contrainte dans l’exploration puis l’alliage des musiques acoustiques et électroniques. Sa voix, presque sous-marine, se répand quant à elle dans une déferlante de quatorze chansons éthérées. Une première pour celle qui a longtemps redouté certaines attentes envers les femmes. «J’avais l’impression qu’on attendait de moi que je sois vocaliste. Je me suis moi-même enfermée dans une prison, se souvient-elle. Cette fois, j’ai décidé de chanter sur tous les morceaux si ça me tentait.»
Après avoir grandi en France où elle a appris la musique classique, la harpe, le piano et le violoncelle, Ouri arrive au Québec à 16 ans afin de se défaire des carcans du Conservatoire. «J’ai commencé à jammer avec des musiciens plus libres d’esprit, à découvrir les raves où les expérimentations et les mélanges se font», raconte-t-elle. Une immersion dans la musique électronique, donc, qui lui a permis de devenir productrice et de goûter à l’aventure d’un projet solo.