Sondage Léger: surtaxés, les Québécois trouvent qu’ils n’en ont pas assez pour leur argent
TVA Nouvelles
Aux prises avec une inflation tenace, les Québécois ont, plus que jamais, le sentiment de payer trop d’impôts et de taxes par rapport aux services gouvernementaux qu’ils reçoivent, selon un nouveau sondage Léger.
Les résultats du coup de sonde ne pourraient pas être plus clairs: 75% des répondants jugent qu’ils n’en ont pas assez pour leur argent quand ils considèrent les impôts qu’ils paient et l’état des services publics, contre 17% seulement qui y trouvent leur compte.
«Ça fait près de 40 ans que je fais ce métier-là, et ce sont les pires résultats que j’ai vus sur l’efficacité gouvernementale», résume le sondeur Jean-Marc Léger.
De fait, les deux tiers des Québécois (67%) trouvent que le gouvernement Legault «gère mal» les deniers publics, et l’insatisfaction à l’endroit de la gestion par le gouvernement fédéral est encore plus importante (71%). Les municipalités, elles, s’en tirent un peu mieux, avec un taux de satisfaction de 48%.
«On voit la valse des milliards qu’on investit dans les entreprises et les programmes un peu partout, et à côté les déficits importants au niveau fédéral et au niveau provincial. Les gens ont l’impression que les gouvernements ne comprennent pas à quel point c’est dur de gagner 1$ et d’en envoyer 50% à l’impôt», constate M. Léger.
Fait significatif, le sondage démontre que le sentiment de payer trop cher pour des services qui paraissent insuffisants s’étend à l’ensemble des groupes dans la population.
«Ça transcende les générations, ça transcende les partis politiques, ça transcende la langue, c’est vraiment partout», remarque le sondeur.
Certains groupes sont toutefois plus mécontents que les autres. C’est le cas notamment des 34 à 54 ans, où ce taux atteint la barre des 80%.
«Parmi les services dont on parle souvent, il y a l’accès à un médecin de famille ou encore à des garderies subventionnées. On voit que ça, ce sont des préoccupations qui touchent davantage cette tranche d’âge», souligne Félix Mathieu, professeur de sciences politiques à l’Université de Winnipeg.