Sommet pour la paix en Ukraine: soldats et civils n'y croient pas trop
TVA Nouvelles
Le président Volodymyr Zelensky affiche une grande ambition pour le sommet de la paix prévu en Suisse: une union quasi-mondiale derrière l'Ukraine. Mais sur le front comme à Kyiv, rares sont ceux à croire en une percée diplomatique qui amènerait à la fin des hostilités.
Quelque 90 délégations se réunissent les 15 et 16 juin avec l'objectif d'aboutir à un consensus pour faire un «premier pas» vers la paix, et ainsi mettre la pression sur la Russie, qui n'a pas été conviée à la rencontre.
Sur le front oriental de Donetsk, où se déroulent de violents combats, notamment pour la ville clé de Tchassiv Iar, Maxime et son unité de tankistes sont dubitatifs.
Ce trentenaire «aimerait espérer» que ce grand raout diplomatique aboutira à quelque chose. «Mais l'expérience montre que rien n'en sortira», dit le militaire au regard bleu perçant.
«La politique, c'est la politique», abonde son adjoint Serguiï, un tankiste de 36 ans.
Si les dirigeants sont vraiment prêts à négocier, «ils le feront sans ce sommet», balaye-t-il, estimant que seules «de bonnes armes auraient un effet».
Danylo, opérateur de drones de 23 ans, pense, lui, que le sommet est «probablement avant tout un événement symbolique».
Du coup, il n'en attend aucune «décision significative», alors que depuis des mois les forces ukrainiennes, en manque d'hommes et de munitions, ont cédé village après village dans l'est et le nord.
À Kyiv, la capitale, l'enthousiasme n'est pas plus grand. Ici, comme ailleurs, l'électricité est désormais rationnée, l'infrastructure énergétique de l'Ukraine ayant été ravagée par les frappes russes et les Occidentaux ne réagissant que lentement aux appels du président Zelensky à livrer d'urgence des systèmes de défense antiaérienne.