Solitude et isolement, effets secondaires de l’inflation chez les aînés canadiens
Radio-Canada
Azim Jeraj a annulé son abonnement au centre d'entraînement physique plus tôt cette année. Ce résident de 69 ans de Sherwood Park, en Alberta, souligne qu'il ne pouvait plus assumer ces frais mensuels face à la hausse du coût de l'épicerie, des services publics et des médicaments sur ordonnance.
J'ai plutôt rejoint un groupe de cyclistes du troisième âge. Je fais du vélo avec eux deux fois par semaine et ça ne coûte rien, témoigne M. Jeraj. On trouve des choses comme ça à faire. On cherche constamment des choses qui ne coûtent pas très cher.
Comme tous les Canadiens, les aînés sont obligés de faire des choix difficiles en supprimant les fioritures et les petits plus face à des taux d'inflation élevés.
Cependant, les personnes âgées sont également aux prises avec un problème unique dont on parle moins : l'isolement social accru qui, selon des experts, se produit souvent lorsque l'inflation augmente de manière significative.
Selon Statistique Canada, 27,9 % des aînés canadiens vivaient seuls en 2017-2018, comparativement à 14,0 % de la population générale.
Les médecins reconnaissent que le maintien de relations et d'activités sociales joue un rôle important pour maintenir la santé mentale et physique de cette tranche de la population. L'isolement des personnes âgées est lié à une détresse émotionnelle accrue, à la prévalence de la dépression, à l'augmentation du nombre de chutes, à l'utilisation des services de santé et de soutien ainsi qu'à des décès prématurés.
Se déplacer coûte de l'argent, même s'il s'agit simplement d'aller rencontrer des amis autour d'un café, de se rendre en voiture à un service religieux ou de prendre le bus pour se rendre à un cours d'entraînement physique.
Les gens ne pensent pas que l'isolement social est lié à des coûts inflationnistes. Nous pensons immédiatement que les gens ne pourront pas acheter de la nourriture, se loger, prendre leurs médicaments, précise Laura Tamblyn Watts, présidente-directrice générale de CanAge, un organisme national de défense des aînés. Mais on doit être connecté d'une manière ou d'une autre, et il y a des coûts liés à cette connexion.
De nombreux aînés canadiens vivent de pensions fixes ou dépendent de prestations gouvernementales telles que le Régime de pensions du Canada qui, avec son ajustement annuel en janvier dernier pour tenir compte de l'inflation, n'a pas rattrapé les récentes augmentations vertigineuses du coût de la vie.