Soins de longue durée : les limites de la réforme en Ontario
Radio-Canada
Le ministre des Soins de longue durée a déposé jeudi un projet de loi promis depuis des mois pour améliorer les soins et la responsabilité dans les établissements pour personnes âgées. Si les changements proposés avaient été en vigueur au printemps 2020, les pertes auraient-elles été moins lourdes? Pour certains, ce n’est pas la loi qui était défaillante, mais son application.
Le projet de loi est la réponse du gouvernement aux recommandations de la commission d’enquête provinciale (Nouvelle fenêtre) et aux critiques formulées sur sa gestion de la pandémie dans les centres de soins de longue durée.
Plus de 3800 personnes âgées sont mortes dans ces 626 centres et les histoires d’horreur ont fait la manchette.
Nous devons absolument nous assurer que ce qui s’est produit pendant la pandémie et aussi ce qui est arrivé avant cela ne puisse pas se reproduire.
Malheureusement, légiférer et prendre des mesures pour protéger les résidents n’aurait pas permis de tous les sauver, constate le gériatre et chercheur torontois Nathan Stall.
Si on devait nommer quatre éléments qui nous ont menés à la catastrophe, ce serait : la pénurie de personnel, les manquements à la prévention et au contrôle des infections, les vieux bâtiments qui n’avaient pas été rénovés et le manque de supervision du gouvernement.
Michel Tremblay, directeur général de la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario (FARFO), rappelle que le gouvernement Ford avait considérablement réduit les inspections dans les établissements, une situation qu'il tente de corriger. La province avait cessé de faire des inspections complètes, passant plutôt à un système fondé sur les plaintes.