
Six questions et réponses sur le traitement Paxlovid contre la COVID-19
Radio-Canada
Le traitement anti-COVID de Pfizer censé diminuer les risques d'hospitalisation des personnes vulnérables atteintes de la maladie a été approuvé lundi par Santé canada. Que signifie l’arrivée de la pilule Paxlovid? Jouera-t-elle un rôle significatif dans la lutte contre la pandémie?
En entrevue à l'émission Midi info, Nathalie Grandvaux, directrice du Laboratoire de recherche sur la réponse de l'hôte aux infections virales, au Centre hospitalier de l'Université de MontréalCHUM, revient sur ce traitement antiviral qui s’ajoute à l’arsenal déployé pour faire face au coronavirus qui ébranle le monde.
Le but de ce médicament est de bloquer la réplication du virus […] Cela a lieu au tout début de l’infection. Alors, il faut agir très vite. Si on le prend trop tard, l’antiviral n’aura plus du tout d’effet. Il faut le prendre dans les cinq jours après le début du diagnostic.
Selon les essais cliniques de la compagnie Pfizer menés sur des personnes non vaccinées et qui n’avaient pas été préalablement infectées, dont le système immunitaire n’était pas programmé pour se battre contre la COVID-19, on a obtenu jusqu’à 89 % d’efficacité contre les risques d’hospitalisation et de développement très sévères de la maladie. C’est très significatif.
Ce médicament est prescrit pour les personnes qui sont à haut risque de développer une forme sévère de la COVID-19. Donc, ce n’est pas à tout le monde qu’il sera donné. Il sera important, d’un point de vue logistique, de faire en sorte que tous les patients pour lesquels ce médicament peut être prescrit soient sur la liste des personnes prioritaires pour avoir accès à des tests, que ce soient des tests PCR ou des tests antigéniques […] sinon, ce médicament ne sera pas très utile.
Ce médicament n’est pas un substitut à la vaccination. Une personne non vaccinée qui ne présente pas les critères de risques qui sont déterminés dans la monographie (de Santé Canada) ne pourra pas recevoir ce médicament. Une personne en pleine santé qui ne présente aucune comorbidité ne sera pas admissible.
Une prescription à tout le monde ne serait pas opportune. Il ne faut pas oublier qu’avec les antiviraux, il y a toujours des risques de résistance. Il faut garder ce médicament pour les personnes qui en ont besoin et non pas chez tout le monde, parce qu’on va créer des mutants du virus.
Pour les médecins, ça va changer le profil de la maladie. On devrait voir un impact sur nos hospitalisations si on y a accès et si on l’utilise correctement. Ça va aider énormément.
Les propos recueillis ont été écourtés et édités pour plus de clarté.