Sisyphe : un homme, une pelle et 50 tonnes de sable
Radio-Canada
Pelleter et déplacer 50 tonnes de sable. Chaque jour, pendant 30 jours. C’est ce à quoi le créateur Victor Pilon s’est entraîné pendant deux ans, chez lui, dans la Petite-Nation. Fasciné par le mythe de Sisyphe, il présentera le fruit de ses efforts au Stade olympique de Montréal, dans sa performance Sisyphe, jusqu’au 27 octobre prochain.
Dans la mythologie grecque, Sisyphe est condamné à pousser une pierre jusqu’au sommet d’une montagne et à la remonter chaque fois qu’elle en retombe.
L’artiste Victor Pilon, originaire de Masham, entame ainsi, mardi, un étrange marathon : à défaut de rouler une pierre, il déplacera 50 tonnes de sable d’un bout à l’autre du hall d’exposition du Stade olympique, à raison de sept heures par jour et de six jours par semaine, avec pour seules armes une pelle et sa volonté.
Ce qui m’intéresse [avec le mythe de Sisyphe], c’est l’éternel recommencement. C’est une représentation de la vie, des saisons, du soleil - le lever et le coucher -, de la marée, énumère l’artiste de 63 ans.
C’est une métaphore sur la condition humaine, sur l’idée de la routine métro-dodo-boulot. Plusieurs personnes peuvent s'identifier à Sisyphe. On se pose des questions [et] on cherche un sens à notre vie.
Ce dernier a conçu avec Michel Lemieux de nombreux projets multimédia (Cité Mémoire) et des spectacles à grand déploiement, incluant Toruk et Delirium du Cirque du Soleil, ainsi que La Belle et la Bête.
Sisyphe représente son œuvre la plus intime en carrière, soutient-il.