Sirop d’érable bio: trois fois plus de producteurs et des ventes en forte hausse
TVA Nouvelles
Le nombre de producteurs de sirop d'érable biologique a triplé en cinq ans au Québec, mais la demande augmente tellement rapidement qu’ils n’arrivent pas à combler les besoins.
Les ventes de sirop d'érable biologique en vrac ont augmenté de façon exponentielle ces dernières années, passant de 25 millions de livres en 2015, à 65 millions de livres en 2020, selon les données des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ). Pendant ce temps, le nombre d'entreprises acéricoles certifiées biologiques a triplé, allant de 386 en 2015, à 1145 en 2020. Cette année, on estime leur nombre à 1300.
Malgré cela, la quantité de sirop produit ne suffit pas à la demande, explique Simon Forest, chargé de projet aux PPAQ. «Le sirop d'érable biologique est de plus en plus demandé à l'international, plus que le sirop conventionnel.»
Selon lui, la certification fait pencher la balance en faveur du bio sur les marchés d’exportation. «On pourrait penser que ne connaissant pas le procédé de transformation comme nous on le connait, la certification est vue comme un gage de qualité, une marque de confiance. Quand on connait le sirop d'érable comme nous, on sait que c'est un produit naturel.»
Il est vrai que le sirop d'érable, qu'il soit produit de façon conventionnelle ou biologique, est un produit pur à 100 % dans lequel rien n'est ajouté. Il existe toutefois des différences dans son mode de fabrication, définies dans la Norme biologique par l'Office des normes générales du Canada, ce dont atteste la certification biologique.
Normand Urbain opère à Sainte-Julienne, dans Lanaudière, une érablière qui appartient à sa famille depuis cinq générations. Elle est certifiée biologique depuis 2008. «C'est clair que pour l'environnement, produire en bio c'est mieux. Ici, on n'utilise pas d'acide pour nettoyer nos équipements, ça fait ça de moins qu'on rejette dans la nature. Tous les produits qu'on utilise doivent être autorisés, et les inspecteurs viennent chaque année pour surveiller.»
Aménagement et entretien de l'érablière, collecte et entreposage de l'eau d'érable, transformation du sirop et des produits dérivés, et nettoyage des équipements, tout est contrôlé.
«Les normes bio m'ont porté à faire des recherches, pour m'améliorer encore. Quand je débroussaille, je garde des essences compagnes pour avoir un peuplement en santé, je suis plus conscient. Ma vision c'est que j'emprunte cet endroit à mes enfants et mes petits-enfants et ma fierté, c'est de faire un produit d'exception», dit M. Urbain.