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Simuler un sourire améliore bel et bien l’humeur, confirme une étude
Radio-Canada
Même de façon forcée, le simple fait de sourire peut améliorer l’humeur, établissent des travaux publiés dans la revue Nature Human Behavior (Nouvelle fenêtre).
L’idée selon laquelle le simple fait de mimer des émotions peut les induire n'est pas nouvelle. Bien qu’une centaine d'études aient été publiées sur le sujet, leurs résultats ne permettaient pas jusqu’ici d’établir clairement que les expressions faciales influencent notre expérience émotionnelle, une hypothèse connue sous le nom de rétroaction faciale.
C’est une hypothèse toute simple qui part du principe que si on mime une expression faciale sur notre visage, alors on va avoir tendance à ressentir cette l'émotion, explique Pierrich Plusquellec, chercheur au Centre d’études en sciences de la communication non verbale (CESCNOV) affilié à l’Université de Montréal, qui n’a pas participé aux travaux.
« Par exemple, si je fais une expression faciale de colère, au bout de quelques secondes, je vais ressentir de la colère. Si je fais une expression faciale de joie, comme cela a été testé dans cet article, je vais alors ressentir plus de joie. »
Mais l’hypothèse de la rétroaction faciale n’est pas facile à prouver puisqu’il faut mesurer l’émotion et s’assurer que les personnes miment correctement les expressions.
À la suite de sa méta-analyse, le chercheur Nicholas Coles décide de trancher la question une fois pour toutes en regroupant au sein d’une même étude, le projet Many Smiles, des chercheurs qui défendent ou qui s’opposent à la théorie de la rétroaction faciale.
« Cela n’arrive pratiquement jamais que des chercheurs aux idées contraires unissent leurs efforts. On a plutôt droit à des batailles de clochers, et on va régler la question dans des congrès avec des discussions parfois très émotionnelles. »
Les chercheurs se sont entendus sur une méthodologie expérimentale dans l’objectif de déterminer si les expériences émotives subjectives d’une personne peuvent être influencées par leurs expressions faciales.
C'est une étude solide, très bien faite. L’une des forces de son protocole de recherche, c’est qu’il est transposable d’une culture à l’autre, avec des participants de pays aussi variés que la France et le Japon, note Pierrich Plusquellec.